Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

mercredi 21 novembre 2018

Vésuve : nouveaux indices

Ou : Comment un morceau de charbon de bois peut apporter une nouvelle preuve sur la date controversée de l’éruption du Vésuve. Du charbon de bois pour une ville enfouie sous les cendres, voilà qui ne manque pas de mordant !
Et c’est bien de « mordant » qu’il est question, puisque le morceau de charbon de bois susnommé a été utilisé pour tracer un graffiti qui dit « il a festoyé sans modération ». C’est sur un mur de la « Maison au jardin », à Pompéi, qu’on l’a retrouvé lors de fouilles récentes. Voilà un convive bien indélicat, ou plutôt un des ouvriers chargés des travaux en cours à l’époque de l’éruption... Mais bon, quand on a peut-être un peu trop bu... C’est en tout cas un manque de modération qui vient apporter aux archéologues un nouvel argument pour contester la date habituellement retenue pour l’éruption du Vésuve en 79. Depuis plusieurs années déjà, celle-ci est en effet remise en cause (voir ce message).
Le plus important, dans ce graffiti, c’est qu’il est daté ! Et une inscription au charbon de bois ne dure pas longtemps sur un mur qui faisait à l’époque l’objet de réfections.
Il est donc temps de l’examiner de plus près et d’en faire une traduction littérale (les parties en gris sont restituées) :

XVI ante Kalendas Novembres indulsit 
pro masumis esuritioni
Le 16 (avant) les calendes de novembre, il s’est laissé allé
 avec excès à la faim
Le fameux graffiti au charbon de bois découvert récemment. 
(© Photo parc archéologique de Pompéi)
Cette date correspond au 17 octobre, c’est-à-dire à peut-être une semaine avant l’éruption, si on considère la date du 24 novembre comme la plus probable (et qui nous est donnée par certains manuscrits des Lettres de Pline le Jeune).
Voilà qui montre que toute connaissance scientifique est toujours provisoire...
Une autre vue du mur en question
(Photos de Ciro Fusco, ANSA)

samedi 20 octobre 2018

Sur les épaules de Darwin : Virgile, la poésie, le vin

Juché sur les épaules de Darwin, Jean-Claude Ameisen évoque, dans une série d’émissions autour de l’origine de la production de boissons alcoolisées (bière sumérienne, vin cuit égyptien, vin), l’œuvre poétique de Virgile.

Dans une villa d’Atella

La première partie de l’émission est consacrée à l’évocation de la victoire d’Octave sur Antoine et la place de l’œuvre de Virgile dans la propagande augustéenne. Dans une deuxième partie, après avoir expliqué ce qu’est l’hexamètre dactylique (avec quelques approximations), J.-C. Ameisen présente la production vinicole romaine antique. L’émission se conclut sur les découvertes des plus anciennes traces de vin dans le monde.


Voir la fiche sur cette émission.

Réécouter l’émission :

lundi 1 octobre 2018

De nomine planetarum

Pourquoi les planètes portent-elle des noms de divinités ? En effet, quel rapport entre Jupiter, le roi des dieux, et la plus grande planète du système solaire ? Pourquoi Vénus s’appelle-t-elle Vénus ?

En fait, ces noms ont une longue histoire. Il faut remonter à la plus haute antiquité, en Mésopotamie. Ce sont les Babyloniens qui ont associé les planètes à des dieux. Les Grecs ont suivi leur tradition et ont donné comme nom aux planètes des équivalents dans leur panthéon.
Mercure était l’astre de Nabou, scribe divin, maître du savoir, qui fut assimilé à Hermès ; Vénus celui d’Ishtar, la grande déesse de l’amour et de la fécondité, qui devint Aphrodite ; Mars était l’astre du rouge Nergal, dieu guerrier, grand pourvoyeur des enfers ; Jupiter celui de Mardouk, le chef du panthéon à Babylone comme Zeus était roi de l’Olympe ; Saturne de Ninib, farouche divinité des combats, qui fut identifié avec Kronos, le cruel meurtrier de son père et de ses enfants.
Plus tard, les Romains, à leur tour, assimilèrent les dieux grecs aux leurs et conservèrent les associations avec les planètes. C’est également à l’époque romaine que l’on va directement assimiler les dieux à des planètes. Ces appellations se conservèrent dans la pratique populaire et dans celle des horoscopes, et les astronomes de l’époque romaine continueront à utiliser ces noms. Ils perdureront jusqu’à aujourd’hui, malgré quelques tentatives chrétiennes pour associer ces planètes à des éléments purement chrétiens. Et c’est dans les cieux que restent encore les divinités païennes sous forme de planètes, sous le regard des scientifiques.

Notons toutefois qu’à l’époque hellénistique, les savants grecs ont tenté de donner aux planètes connues à l’époque des noms qui n’avaient aucun rapport avec les dieux. Ainsi, pour les cinq planètes, les noms étaient tirés, non de leurs rapports avec telle ou telle divinité, mais de leur aspect physique. Saturne fut le Lumineux, Φαίνων, Jupiter le Resplendissant, Φαέθων, Mars le Rutilant ou l’Igné, Πυρόεις ou parfois Πυροειδής, Vénus le Porte-Lumière, Φωσφόρος, et Mercure le Scintillant, Στίλβων. Il est dommage que les Romains n’aient jamais traduit ces appellations astronomiques dans leur langue et appelé Saturne Lucidus, Jupiter Splendidus, Mars Rutilus ou Mercure Scintillans.

J. C.
Les informations de cet article proviennent de : Franz Cumont, Le nom des planètes et l’astrolatrie chez les Grecs, L’Antiquité Classique, année 1935 4-1,  pp. 5-43

jeudi 9 août 2018

La "semaine" romaine

Le calendrier romain a pour nous un fonctionnement déconcertant. En effet, les jours sont comptés à rebours par rapport à trois dates repères du mois : les calendes (1er du mois), les nones (5 ou 7 du mois, huit jours avant les ides) et les ides (13 ou 15 du mois). Ces dates ne proposent pas une division régulière du mois.
Celle-ci existait toutefois, mais sans être une subdivision du mois, mais un rythme parallèle qui se superposait à ce dernier. Cette "semaine" romaine durait huit jours et s'appelait les "nundinae". Ce mot, de même que le mot "nones", dérive du nombre 9. Pourquoi 9 alors qu'il n'y a que 8 jours ? Pour la même raison que pour dire "dans une semaine" on dit "dans huit jours" : on appelle cela le comptage inclusif.
A l'origine, les nundines sont des jours de marché, c'est-à-dire le jour où les paysans venaient en ville pour vendre leurs produits. Ces jours furent déclarés "fastes" par une loi, permettant ainsi d'organiser ces jours-là des procès ou des élections et donc aux paysans de pouvoir y participer. Les nundines devinrent le vrai rythme de la vie quotidienne des Romains, de même que la semaine pour nous, tant au plan commercial, politique ou juridique.

Calendrier romain retrouvé à Antium et daté d'environ 60 av. J.-C. avant la réforme julienne. 
Ce calendrier présente un mois intercalaire supplémentaire sur la dernière colonne. La première ligne correspond aux calendes (K. et l'abréviation du mois) et la dernière ligne au nombre de jours du mois.
Les nundines sont indiquées par les lettres A à H, sur le côté à gauche, devant chaque jour.
Les Sabins avaient eux une semaine de 7 jours. On la retrouve dans cette inscription trouvée à Pompéi (assez loin au sud, en fait) indiquant les jours de marché et utilisant le nom des jours tels qu'on les utilise encore aujourd'hui.
Calendrier des jours de marché découvert à Pompéi.

Voir l'article très complet sur les nundinae dans Le Dictionnaire des Antiquités Grecques et Romaines de Daremberg et Saglio en ligne.

mardi 17 juillet 2018

Carbone 14 : Vae victis !

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l'archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

« La bande à Brennos », terreur de Rome


avec Luc Baray, directeur de recherche au CNRS.

Consulter la fiche de l'émission...

Réécouter l'émission :

dimanche 15 juillet 2018

Carbone 14 : Quelques découvertes de bateaux antiques

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l'archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Rome à la rame


avec Guilia Boetto, chargée de recherche au CNRS, spécialiste d’architecture navale antique, Centre Camille Jullian.

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lundi 9 juillet 2018

Carbone 14 : Lattara, comptoir étrusque

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l'archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Mais où sont passés les... Étrusques ?


avec Diane Dusseaux, directrice du site archéologique Lattara - musée Henri Prades et Isabelle Daveau, archéologue à l'INRAP.

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vendredi 29 juin 2018

Sur les épaules de Darwin : Le Groenland, le plomb et Hannibal

Juché sur les épaules de Darwin, Jean-Claude Ameisen s’intéresse dans cette série d’émissions aux marques laissées par l’activité technique humaine dans les glaces du Groenland, en les mettant en relation avec les données historiques.

Le plomb et l’argent

La première partie de l’émission est consacrée aux découvertes des éléments chimiques dans les carottes de glace du Groenland, ici la présence de plomb issu de l’extraction de l’argent en Espagne au moment des guerres puniques. Après une longue évocation de Salammbô de Flaubert, on arrive au résumé des guerres puniques et aux pics d’activité de l’extraction de l’argent en Hispanie.


Voir la fiche sur cette émission.

Réécouter l’émission :

dimanche 13 mai 2018

Carbone 14 : Des traditions gauloises oubliées

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l'archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Mémoires gauloises


avec Laurent Olivier, conservateur en chef, Musée d’archéologie nationale.

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dimanche 18 mars 2018

Carbone 14 : Vercingétorix par son biographe

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l'archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Vercingétorix


avec Jean-Louis Brunaux, directeur de recherche au CNRS.

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La Marche de l’Histoire : Vercingétorix

L’émission de Jean Lebrun nous fait explorer l’histoire pendant 30 minutes...

mardi 27 février 2018 :

La jeunesse de Vercingétorix

avec Jean-Louis Brunaux, archéologue, chercheur au CNRS.

voir la fiche sur cette émission…

écouter l’émission :

dimanche 18 février 2018

La Marche de l’Histoire : L’Antiquité en bande dessinée

L’émission de Jean Lebrun nous fait explorer l’histoire pendant 30 minutes...

jeudi 25 janvier 2018 :

Les mondes d’Alix

avec Pauline Ducret, professeur agrégée d’histoire, co-rédactrice en chef du magazine Cases d'Histoire.

voir la fiche sur cette émission…

écouter l’émission :