Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.
jeudi 29 décembre 2011
mardi 27 décembre 2011
samedi 17 décembre 2011
3D : l'archéologie transdisciplinaire
dimanche 11 décembre 2011
La Marche de l'Histoire : L'empereur Constantin
mardi 29 novembre 2011 :
avec Pierre Maraval, professeur émérite d'histoire à l'Université Paris IV - Sorbonne.
voir la fiche sur cette émission.
pour écouter l’émission :
vendredi 2 décembre 2011
Un site archéologique en danger à Narbonne
A Narbonne, bien protégé...
En parodiant la chanson, c'est ainsi qu'on serait tenté d'évoquer le Clos de la Lombarde à Narbonne.
C'est un quartier destiné à être transformé en lotissements et où l'on a découvert d'importants vestiges archéologiques.
Des passionnés, rassemblés en association, veulent défendre ces vestiges et les font découvrir via leur site Internet.
Découvrez-les à votre tour...
mercredi 30 novembre 2011
Grand la gallo-romaine
Gaulois : une expo renversante
Exposition en trois langues : français, anglais et italien.
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 18h et le dimanche de 10h à 19h
Plein tarif : 11 € Tarif réduit : 8 €
dimanche 27 novembre 2011
Bliesbruck, ville antique
mardi 22 novembre 2011
La Tête au carré : les Gaulois
- MATTHIEU POUX, archéologue et professeur d’archéologie romaine et gallo-romaine à l’Université Louis Lumière à Lyon 2 et commissaire de l’exposition « Gaulois, une expo renversante »
dimanche 13 novembre 2011
Le Salon noir : Corent, capitale des Arvernes
On y entend Matthieu Poux, professeur d’archéologie à l’Université de Lyon II.
Consulter la fiche de l'émission...
Réécouter l’émission :
vendredi 11 novembre 2011
La table de Peutinger en version 2.0
jeudi 10 novembre 2011
Concordance des temps : les mercenaires dans l'Antiquité
mercredi 9 novembre 2011
Combat dans le Colisée
Côte à côte, les deux champions s'avancent au milieu de l'arène. Aussitôt plusieurs trappes habilement dissimulées dans le sable s'ouvrent tout autour d'eux, d'où bondissent des animaux sauvages fous de peur et de faim. Debout dans les gradins, des milliers de non-joueurs hurlent leur joie mauvaise quand Delenda Kartago transperce la poitrine de l'ours venu s'empêtrer dans son filet, après avoir occis en un temps record un lynx et une panthère, tandis que du côté danois Daniel, toujours moins habile en début de partie, n'avait pu qu'égorger un léopard. Soudain les podiums du Circus Maximus sont traversés par un arc électrique bleu outre-mer ; une brume jaunâtre et translucide environne les deux joueurs et leurs ordinateurs. Un taureau vient de surgir de l'une des deux grandes portes voûtées du cirque, et Delenda remarque aussitôt que quelque chose a changé. L'animal écumant semble doté d'une présence hors du commun. Quand son odeur musquée parvient à ses narines, tandis qu'une sueur noircie de poussière lui brûle les yeux, Delenda reste un instant stupéfait. Il a d'un geste machinal voulu pianoter sur son clavier pour s'avancer brusquement vers la bête, le trident levé, le filet en parade sur son flanc gauche ; mais le clavier a disparu, l'ordinateur avec lui, et l'estrade dressée sur le Circus Maximus, et la ville de Rome. Maintenant il sent sous ses pieds nus le sable brûlant du Colisée ; dans les gradins, le public trépigne et hurle de plus belle. Le taureau s'élance, si puissant qu'il fait trembler les planches du plateau sous le sable, mais Daniel a devancé son adversaire pour reprendre l'avantage, a couru vers la bête lancée avec l'insouciance du joueur exercé. Tout est allé très vite, brusquement le poignard a pesé de façon inhabituelle dans la main de l'assaillant, sa course s'est alentie dans le sable profond. Le taureau a pu embrocher Daniel par le ventre, sur l'une de ses cornes, le soulever, le lancer dans les airs derrière lui, comme un chiffon rougi. Il l'a frappé d'une ruade qui l'a fait voler cinq mètres de plus en arrière, avant qu'il ne retouche le sol. La bête fait volte-face pour le piétiner encore, mais Daniel est déjà mort, définitivement mort, sans le secours des trois vies prodiguées ordinairement par le programme de Rom@. Elle renifle un instant le cadavre, puis fait face à Delenda, se précipite sur lui. Il est tellement saisi qu'il n'esquive la charge qu'au dernier moment, et cette stratégie aberrante lui sauve la vie : l'animal emporté, pendant un instant, par l'élan de sa masse, freiné ensuite par l'effort immense qu'il produit afin de se retourner contre l'homme, se trouve presque immobile à ses côtés. Delenda n'a rien d'autre à faire que de plonger son trident dans le fanon de la bête, et de crever sa gorge épaisse ; un flot de sang jaillit, tandis que l'animal secoue la tête, l'air stupide, le trident échappe à la poigne de Delenda sous la violence du choc, sa jambe droite se couvre d'un sang écarlate, et dans les mouvements convulsifs de son agonie le taureau s'affale sur lui, donne encore dans le vide une ruade molle, le sang poisse maintenant la tunique de Delenda, ses cheveux noirs et courts, sa bouche. Il crache de dégoût, s'extirpe de ce piège gluant avec horreur, se relève tandis que la foule, sur les gradins et dans les tribunes, s'est mise à clamer son approbation admirative. Il se penche vers le cadavre encore parcouru de légers frémissements, en retire son arme, et la brandit en s'avançant vers les tribunes basses, comme tant de fois il a rêvé de le faire, dans sa chambre à coucher de l'appartement B-743 du Serpentone, oublieux de la laideur des lieux, ivre de sang et de triomphe.
À Rome, le vortex qui s'est formé à l'extrémité orientale du Circus Maximus balaye les podiums en direction du Tibre, puis s'immobilise devant le public effaré, vomit des équipages de chevaux écumants, attelés en trige, qui traversent l'esplanade pelée, la crinière constellée de perles, fou aillés par des auriges fébriles, casqués, qui, les rênes enroulées sur la taille, brandissent leur fouet, hurlent aux bêtes des menaces et des encouragements. Ils piétinent les jeunes gens sans paraître les voir. Tout leur être tendu vers l'extrémité du cirque où se joue l'arrivée, vers l'espoir éperdu de gagner pour toujours leur liberté, de quitter la tunique de l'esclave, de pouvoir ouvrir un commerce, de trouver à se marier. Plusieurs coursiers tombent, et leurs chars pirouettent au-dessus d'eux, écrasent d'autres spectateurs, d'un coup les mâchoires du temps se referment, les attelages s'évanouissent. Il ne reste sous le ciel de Rome que les morts et les agonisants ; sur le podium, où flotte l'odeur fade et chaude du sang, douze chaises vides, douze ordinateurs, douze écrans désormais inutiles.
Ensuite, ayant jeté sur le sable son trident et son filet, Delenda Kartago emprunte lentement le chemin de la sortie, portant le cadavre ensanglanté de Daniel, sous les acclamations de la foule, comme tant d'autres avant lui. Il avait descendu les degrés du tunnel menant au Ludus Magnus, sorte de stade miniature, à l'ouest du Colisée, où les gladiateurs s'entraînaient d'ordinaire, sous l’œil sévère des lanistes aboyant leurs conseils et leurs exhortations. L'endroit était désert.
Stéphane AUDEGUY, Rom@, Gallimard, 2011
dimanche 6 novembre 2011
Romulus et Rémus
Les deux frères avaient quitté Albe la Longue. […] Des criminels bannis, des esclaves fugitifs, des commerçants ruinés s'étaient joints à eux, qui n'avaient rien à perdre que leurs chaînes, qu'un passé douloureux, que la vengeance d'un clan. Sans y penser, les deux frères étaient retournés là même où un berger les avait secrètement élevés. Mais il était trop tard : le vieux Faustulus était mort depuis longtemps, et sa femme l'avait suivi dans la tombe, tandis que leur souvenir même s'évaporait lentement dans la mémoire obtuse des paysans du coin. La région était inhospitalière et déserte. Des marais la rendaient insalubre, les ronces et les roseaux y prospéraient sans frein ; mais il y avait là l'un des rares points de passage sur le Tibre, à gué, à la hauteur d'une île, entre les terres des Étrusques et celles des Albains. Ils espéraient que les guerres ne dureraient pas toujours, que le commerce alors les favoriserait. En chemin, ils avaient établi des règles pour ce futur royaume prétendant échapper à toute fatalité : dans l'enceinte de la ville, la mort serait proscrite. Ils en traceraient le large contour avec un araire, selon un rite qu'ils veilleraient à faire connaître au nord et au sud, à l'est et à l'ouest : pour tirer l'araire, ils attelleraient une vache et un taureau, en prenant soin d'expliquer à tous la signification de leur geste ; la femelle à l'extérieur, pour annoncer la paix ; le mâle à l'intérieur, pour signifier la puissance qui ferait périr quiconque franchirait la muraille sans y être invité.
Cependant il leur faut un roi. Les deux frères conviennent qu'il ne peut y en avoir qu'un. Chacun se postera sur sa colline préférée. Romulus sur le Palatin, Remus sur l'Aventin ; et chacun de leurs compagnons d'aventure a choisi son champion. On se sépare le cœur léger, on rit et on plaisante. Il suffit d'attendre un signe indubitable du ciel et des dieux qui le hantent. Il n'a jamais fait aussi beau. Il semble que la nature elle-même retient son souffle : pas un nuage, aucun vent. Au-dessus de l'Aventin Remus voit s'avancer six vautours. Ce signe-là se comprend de soi-même : le vautour est le moins nuisible des animaux, qui ne touche à rien de ce que sèment, plantent ou élèvent les hommes ; qui ne blesse ni ne tue aucun être vivant; qui respecte ses semblables, ne mange jamais leurs cadavres, glisse au-dessus des choses. Remus sera roi. Il envoie un messager en informer Romulus, mais celui-ci revient promptement, ayant croisé à mi-chemin un héraut dépêché par Romulus, et qui proclame que tous ont vu planer, à la verticale du Palatin, un vol de douze vautours. L'entourage de Remus le presse de faire valoir l'antériorité de son présage sur le nombre des rapaces de son frère ; mais Remus refuse, et déclare aussitôt qu'il s'incline devant la volonté manifeste des dieux. C'est l'hiver et la nuit va tomber, peuplée de loups féroces. On attendra le lendemain pour aller s'agenouiller devant le premier roi de ce monde nouveau.
Le lendemain, Remus se met en marche en direction du Palatin. Il traverse les bois, seul, avant l'aube. Il veut être le premier à saluer son frère ; dans le jour naissant, il escalade la colline, gagne le campement de son frère, le réveille ; mais celui-ci le considère avec horreur et, se levant précipitamment, il court consulter la trace des pas de Remus, qui a froissé les herbes constellées de rosée. Remus, sans s'en apercevoir, a enjambé l'enceinte sacrée que toute la nuit Romulus a tracée, pour en faire la surprise à son frère et au monde. Ensuite ils ont bien cherché un moyen de corriger ce sacrilège, mais le mal est fait. Tous ceux qui s'éveillent maintenant détournent leurs regards des deux frères enlacés et en pleurs. Remus demande à se retirer dans une tente pour réfléchir à la conduite à adopter. Il s'y laisse tomber sur son épée, et Romulus ne peut que constater sa mort. Ce geste confirme Romulus dans un soupçon terrible : Remus aurait fait un meilleur roi que lui. N'a-t-il pas choisi de sacrifier jusqu'à sa vie pour respecter la destinée ?
Romulus lui offre des obsèques solennelles. Le bûcher brûle pendant trois jours. Il nomme le nouveau royaume d'après son frère. Ensuite il se met à régner. Il tâche de maintenir la mort en dehors de Rome, autant qu'il lui est possible, porte pour cela la guerre jusqu'aux confins du monde. Il crée un sanctuaire d'un genre nouveau, auquel il donne le nom du dieu Asile : désormais, quiconque viendra ici pourra jeter sur une pierre noire, au pied du Capitole, une poignée de sa terre natale et faire ainsi de Rome sa nouvelle métropole. Pour sa part, Romulus y a secrètement déposé, une nuit, les cendres de son frère ; sous les étoiles il s'est juré de faire de cette fosse le centre de son monde, le nombril de sa ville, l'ombilic de ses rêves. Personne d'autre, jamais, n'aura le droit d'être inhumé à Rome : on jettera les condamnés dehors, de la roche Tarpéienne ; ils s'écraseront au pied de la muraille, et les bêtes sauvages disposeront de leurs charognes. Et les rois eux-mêmes, on brûlera leur dépouille, et l'on dispersera leurs cendres, dans l'air indifférent du soir.
Stéphane AUDEGUY, Rom@, Gallimard, 2011
dimanche 30 octobre 2011
La Marche de l'Histoire : Rome et les Barbares
jeudi 15 septembre 2011 :
avec Giusto Traina, historien et professeur d'histoire romaine à l'université Paris Sorbonne-Paris IV.
voir la fiche sur cette émission.
pour écouter l’émission :
Découverte d'un bateau antique à Ostie
Le navire en bois a été trouvé à une profondeur de 4 mètres lors de travaux de réparation sur un pont qui relie la ville moderne d'Ostie à Fiumicino, où l'aéroport principal de Rome est situé.
Avec 11 mètres de longueur, ce navire est la plus important jamais trouvé près des ruines d'Ostia Antica, une ville portuaire près de l'embouchure du Tibre qui rivalisait avec Pompéi. Pour l'heure, seul le côté droit du navire est visible. Des vestiges de cordes, utilisés par les marins romains, commencent à émerger.
"La proue et la poupe sont encore manquantes. Mais, de la façon dont le navire est construit, nous pouvons le dater de l'époque impériale, " explique Anna Maria Moretti, directrice archéologique de Rome et Ostie.
article sur "Découvertes archéologiques"...
mercredi 26 octobre 2011
La Marche de l'Histoire : Pompéi, capitale de l'archéologie
mercredi 5 octobre 2011 :
avec Claude Aziza, maître de conférence honoraire de langue et littérature latines à la Sorbonne Nouvelle.
voir la fiche sur cette émission.
pour écouter l’émission :
lundi 24 octobre 2011
La Mort de Néron
Sur le vieil Esquilin, l'immense Maison dorée de Néron dévore mes collines, et l'étendue de ses dépendances paraît former en moi une seconde Rome, avec ses champs de blé, ses vignobles, ses pâturages, ses forêts peuplées de troupeaux et d'animaux sauvages de toute espèce, ses pavillons de luxe. Sentant la fin de son règne venir, Néron est rentré précipitamment de Naples. Un moment il peut se croire invincible : il aperçoit, sur le chemin du retour, au flanc d'un monument, une sculpture qui représente un soldat gaulois, terrassé par un chevalier romain, traîné par les cheveux. Pourtant, au matin, il se rend compte que tous l'ont quitté, emportant de la vaisselle, des étoffes, des bijoux. L'empereur esseulé pleure en griffant sa tunique de ses longs ongles peints, au pied de sa propre statue. Puis il erre le long des péristyles sans fin désertés par la garde impériale et dans la salle des banquets, qui tourne sans relâche sur son axe comme une terre plate, sous la fresque voûtée du Zodiaque qui déroule l'écheveau maintenant monotone des jours et des nuits. Il s'allonge sur un lit moelleux, pour une dernière fois, et rêve qu'il s'empiffre, aux commandes des mouvements du monde. À l'aube, il doit s'enfuir, au son de verre brisé des chevaux des tueurs, sur les pavés de la via Nomentana, se réfugie chez un ancien esclave, trépigne, pleurniche, tempête, sanglote, demande qu'au moins on trouve pour sa tombe quelques morceaux de marbre, se lamente à l'idée de voir disparaître un artiste aussi admirable que lui ; et pour finir il doit se faire aider pour plonger dans sa gorge le poignard aiguisé d'une mort honorable. Bientôt, sur le sol craquelé du grand lac asséché de la Maison dorée, Vespasien, désireux de poser à l'ami du bon peuple, ordonnera la construction d'un grand amphithéâtre dont il ne verra jamais l'inauguration ; et les plafonds d'ivoire, les portiques nacrés et les colonnes d'or de la ville de Néron s'enfoncent dans l'oubli. Bientôt, les éléphants de l'armée d'Hadrien soulèvent la statue colossale de l'empereur déchu, la transportent devant le temple de la Ville, où l'on décide qu'elle représentera, désormais, Apollon. Quant au cadavre de Néron, on l'a brûlé.
Stéphane AUDEGUY, Rom@, Gallimard, 2011
mardi 18 octobre 2011
dimanche 16 octobre 2011
mercredi 5 octobre 2011
Sur les traces de l'Empire romain en Occident
mardi 4 octobre 2011
Pompéi au musée Maillol
Leurs infrastructures, l’eau courante, la distribution de la chaleur, le tout-à l’égout, l’intégration des espaces verts jusqu’aux formes des objets quotidiens, sont d’une modernité spectaculaire.
Une domus pompeiana, une maison pompéienne, est évoquée dans ses pièces les plus célèbres et traditionnelles: l’atrium, le triclinium et la culina, le péristyle autour du jardin, le balneum, le venereum. Deux cents œuvres venant de Pompéi et d’autres sites vésuviens seront ainsi présentées.
Découvrez La vie de Pompéi exhumée au Musée Maillol sur Culturebox !
site du musée Maillol et galerie d'images...
présentation sur Clio.fr
POMPEI - UN ART DE VIVRE du 21/09/2011 au 12/02/2012
Musée Maillol
61 rue de Grenelle
75007 PARIS
jeudi 29 septembre 2011
La Mort de Virgile
« Il y a peu de choses qui puissent être aussi chères à ma mémoire. N’était-ce pas après mon retour d’Égypte que tu m’as présenté la première ébauche de l’épopée ?
- Tu l’as dit.
- Et au milieu du poème, en vérité au centre et au sommet, au milieu du bouclier divin dont tu as fait présent à Énée, tu as placé l’image de la bataille d’Actium.
- Oui, c’est bien ce que j’ai fait. Car la journée d’Actium était le triomphe de l’esprit romain et de sa morale sur les forces ténébreuses de l’Orient, la victoire sur le sombre secret qui avait presque failli s’emparer de Rome. C’était ta victoire, Auguste.
- Connais-tu le passage par cœur ?
- Comment le devrais-je ! Ma mémoire n’est pas à la hauteur de la tienne. » Hélas ! aucune illusion n’était possible ; les regards d’Auguste étaient dirigés vers le coffre au manuscrit, il les tenait fixés sur le coffre ; oh! il n’y avait pas à se faire d’illusions, il était venu lui enlever le poème.
Et Auguste en souriant se repaissait de son effroi.
« Comment, tu connais si peu ton propre ouvrage ?
- Je ne connais pas le passage.
- Alors, il me faut une seconde fois rassembler ma mémoire, j’espère que j’y parviendrai.
- J’en suis persuadé.
- Eh bien, nous allons voir. "Mais au milieu du bouclier se tient César Auguste, dirigeant la bataille navale des peuples italiques, qui…"
- Pardonne, ô César, ce n’est pas cela ; le vers commence par : "Les flottes armées d’airain".
- Les navires d’airain d’Agrippa ? » César était visiblement irrité. « Toujours est-il que la cuirasse était une bonne invention, elle était même dans une certaine mesure un coup de maître d’Agrippa, et il a décidé de la bataille… ainsi, ma mémoire a été défaillante ; maintenant, je me rappelle.
- Puisque tu formais le centre de la bataille et du bouclier, ta personne est également placée au milieu du vers ; il importait qu’il en fût ainsi.
- Lis-moi les vers. » [...]
Et les vers retentirent :
Voyez, au milieu, les flottes armées d’airain, la bataille d’Actium,
Tout Leucate bouillonnant des armements guerriers et les flots étincelant de reflets d’or.
D’un côté, César Auguste pousse au combat l’Italie,
Avec le Sénat et le peuple, les pénates et les grands dieux,
Il se dresse sur une haute poupe, et ses tempes heureuses
Lancent une double flamme ; l’astre paternel brille sur sa tête.
Non loin, Agrippa, secondé par les vents et les dieux,
Conduit de haut son escadre, le front resplendissant d’un fer insigne guerrier,
Une couronne navale ornée de rostres d’or.
De l’autre côté, avec ses forces barbares et ses armes disparates,
Antoine, revenu vainqueur des peuples de l’Aurore et des rivages de la mer Rouge,
Traîne à sa suite l’Égypte, les troupes de l’Orient, le fond de la Bactriane,
À ses côtes, horreur, son épouse égyptienne !
Hermann BROCH, La Mort de Virgile, 1945
(trad. Albert Kohn - André Bellessort pour le passage de l’Énéide)
dimanche 25 septembre 2011
Le Salon noir : tablettes d'exécration chez les Gallo-Romains
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jeudi 15 septembre 2011
Être légion
« Engagez-vous, qu'ils disaient ! » Si vous voulez savoir l'origine de l'expression être légion, cliquez ici.
mercredi 14 septembre 2011
La Fabrique de l'Histoire : Cléopâtre
Consulter la fiche de l'émission sur Clioweb, où vous trouverez les liens pour écouter les différents épisodes de ce cycle...
samedi 13 août 2011
Vita Romanorum
Cliquer ici...
La villa de Loupian
Cliquez ici...
mardi 26 juillet 2011
Des rites et des Hommes
A travers une sélection de 170 pièces : sculptures, vases votifs, armes et restes humains, provenant de 25 sites archéologiques entre Hyères en Provence et Valence en Espagne, ils explorent quatre grands thèmes mettant en lumière divers gestes : sacrifices, offrandes, vénération de personnages illustres, prélèvement de crânes humains, destinés à fédérer ces groupes sociaux de la période préromaine (800-30 avant J.-C.).
voir cette page pour plus d'informations...
du 9 juillet 2011 au 8 janvier 2012
Site archéologique Lattara • musée Henri Prades
390, route de Pérols
34970 LATTES
Tél. : 04 67 99 77 20
Fax : 04 67 99 77 21
HORAIRES D'OUVERTURE
Semaine : 10h-12h et 13h30-17h30
Samedis, dimanches et jours fériés : 14h-19h
Fermé le mardi.
Plein tarif : 3,50 €
lundi 27 juin 2011
Lire les trous
dimanche 19 juin 2011
2000 ans après son naufrage, la barge romaine d'Arles va refaire surface
Découvert en 2004, à quelque 8 mètres de profondeur dans le port d'Arelate, l'Arles romaine, ce chaland à fond plat de 31 mètres de long, daté du milieu du 1er siècle de notre ère, au moment de la monumentalisation de la ville, est en excellent état de conservation.
"C'est le seul bateau romain complet qu'on connaisse, explique Claude Sintes, le directeur du musée départemental Arles Antique (MDAA). A bord, on a retrouvé des cordages, la cuisine des marins, avec son four, la vaisselle gravée à leurs noms, des outils comme une houe, une serpette et aussi tout son chargement: 27 tonnes de pierres taillées destinées à la construction !"
Pour une raison inconnue, le bateau a coulé comme un bloc et s'est enfoncé dans le limon du fleuve, qui a permis sa conservation. Aux sédiments fluviaux sont venus s'ajouter des milliers d'amphores, de poteries et d'objets usuels, jetés par les habitants dans le fleuve entre le Ier et le VIe siècle : un énorme dépotoir de près de 3 mètres de hauteur qui a formé une gangue protectrice durant près de 2000 ans.
Déjà fouillée à trois reprises en 2008, 2009 et 2010, cette couche, qui pourrait renfermer plus de 2.000 amphores et quelques 10.000 céramiques, a déjà livré quelques trésors comme un lustre à 20 becs, un service quasi-complet en bronze, et même le dé pipé d'un tricheur !
Depuis quelques semaines, des équipes d'archéologues, assistés de spécialistes des travaux publics sous-marins, ont commencé à dégager complètement l'épave du dépôt portuaire, remontant chaque jour des centaines de poteries.
Au fur et à mesure de son dégagement - il faudra également remonter à la main les 27 tonnes de pierres pesant entre 3 et 7 kilos chacune ! -, l'épave sera découpée en une dizaine de tronçons, sous l'eau et à l'égoïne pour ne pas abîmer le bois.
A partir de juillet, chaque tronçon sera ensuite remonté à la surface et démonté. Les éléments seront acheminés dans des sacs remplis d'eau vers un laboratoire spécialisé, à Grenoble, pour y subir un traitement à base de résine avant la lyophilisation des bois.
Puis viendront le remontage du bateau et son exposition en 2013 dans une nouvelle aile du MDAA, construite pour l'occasion et entièrement consacrée au port antique et aux activités fluviales. Ce parcours viendra enrichir les autres sections du musée déjà célèbre pour ses trésors comme le buste de César, lui aussi découvert dans le Rhône.
D'ici là, à partir de samedi et jusqu'au 6 mai 2012, une exposition permettra au visiteur de suivre en direct les opérations de fouille et de relevage et d'en comprendre la dimension archéologique, tout en présentant quelques beaux objets retrouvés dans l'épave.
Ce projet, soutenu par de nombreux partenaires et mécènes, devrait coûter au total 8 à 9 millions d'euros.
- 04/06/2011 à 23:02
Photo : Image de synthèse représentant une barge romaine du 1er siecle, actuellement immergée à 8 mètres de profondeur dans l'ancien port romain d'Arles (AFP)
jeudi 9 juin 2011
La Tête au carré : les peintures murales romaines
Après une partie sur les grottes préhistoriques ornées, vous pourrez entendre Alix Barbet, archéologue et directrice de recherche honoraire au CNRS, auteur de La peinture murale romaine. Les styles décoratifs pompéiens chez Picard.
voir la fiche sur cette émission.
pour écouter l'émission.
mercredi 8 juin 2011
La Marche de l'Histoire : Les loisirs à Rome
mercredi 1er juin 2011 :
avec Jean-Noël Robert, historien et latiniste, auteur de L'empire des loisirs - L'otium des Romains aux Belles Lettres.
voir la fiche sur cette émission.
pour écouter l’émission :
mardi 7 juin 2011
Brutus et Cassius
- Tu sais, dit-il, que je t’ai envié lorsque César t’a nommé préteur urbain. Mais laissons cela ! Je veux que notre amitié retrouve sa vigueur d’autrefois.
Brutus, tout heureux de cette réconciliation, lui tend la main et l’assure de son affectueuse estime.
- Alors, je te parlerai franchement, reprend Cassius. On attend des autres préteurs des jeux, des courses ou des chasses. Ce qu’on réclame de toi, c’est que tu rendes à Rome sa liberté.
- Je sais, répond simplement Brutus.
- Tu te souviens sans doute, continue Cassius d’un ton rude, de ce que César nous a dit un jour. Il nous a avoué qu’au cours de sa jeunesse il avait pleuré dans une ville d’Espagne devant la statue d’Alexandre le Grand. « A mon âge, avait-il pensé, il avait conquis le monde et moi je n’ai encore rien fait. » Or aujourd’hui encore il rêve d’Alexandre. Comme lui il se fait proclamer dieu, comme lui, il veut être roi. Allons-nous l’admettre, nous, citoyens romains ?
- Non certes, affirme Brutus d’une voix calme. Nos ancêtres nous ont appris à détester les tyrans et à défendre la liberté comme le plus précieux des biens.
Cassius se rapproche de son ami et le prend familièrement par l’épaule.
- Tout est prêt, dit-il, le Sénat convoqué, la manœuvre mise au point. Au soir des ides de Mars, César sera roi. Et toi, Brutus, que feras-tu ce jour-là ?
- Je n’irai pas au Sénat.
- Mais tu es préteur et tu seras forcé d’être là.
- Alors, je m’opposerai de toutes mes forces à l’infâme projet de César et comme Caton, je me tuerai plutôt que de voir expirer la liberté.
Cassius n’est pas satisfait de cette réponse.
- Te tuer ? dit-il, je sais que la mort ne fait pas peur au sage. Mais ce n’est pas ainsi qu’on sauvera la République. Il faut maintenant agir, lutter ferme et tuer César avant qu’il n’ait fait de nous ses esclaves.
- Ne compte pas sur moi, reprend fermement Brutus. César m’a trouvé dans le camp de Pompée et il m’a fait grâce. Il n’a même pas hésité à me combler d’honneurs. Il me traite comme son fils. Je ne puis oublier tout cela, je ne puis trahir mon bienfaiteur.
Cassius a écouté ces mots avec une vive impatience et il sent la colère monter en lui.
- Ainsi, dit-il en serrant les poings, je vois que César n’a pas perdu son temps avec ses cajoleries et ses prévenances. Mes amis se trompaient en croyant que survivait en toi l’âme ardente de Caton. Te voilà ébloui par le génie du nouvel Alexandre, lâchement résigné et mûr pour l’esclavage.
- Ne m’accable pas.
Cassius maintenant continue avec une éloquence enflammée, convaincante.
- Songe, mon ami , que toute la carrière politique de César n’a été qu’une suite d’illégalités et de violences. Pour arriver au pouvoir, tout lui a été bon. Il a joué au grand seigneur, élégant, ami du plaisir, prodigue, lettré et en même temps, il flattait la canaille, organisait des bagarres au Forum, feignait d’être l’ami du peuple. Tout cela pour préparer la guerre civile et franchir un jour le Rubicon en répétant le vers d’Euripide : « S’il faut violer le droit, que ce soit pour régner ! » Et le voilà qui veut à tout prix sa couronne. Le roi César ! Cela sonne bien, qu’en dis-tu ?
Brutus, à la fin se décide à entrer dans le complot, le salut de la Patrie devant passer avant tout. Cassius comprend qu’il ne reculera plus.
lundi 6 juin 2011
jeudi 2 juin 2011
Le Salon noir : un sanctuaire celtique de Ribemont sur-Ancre
Le Salon noir, émission de France Culture sur l'archéologie, excellente quoique assez pointue, propose de réécouter :
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Réécouter l’émission :
dimanche 29 mai 2011
Le Salon noir : effondrements à Pompéi
Le Salon noir, émission de France Culture sur l'archéologie, excellente quoique assez pointue, propose une émission en réécoute intitulée :
avec Alix Barbet, directeur de recherche au CNRS et Jean-Pierre Adam, chercheur au CNRS.
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Réécouter l’émission :
Voir aussi ce message de Magister Optimus sur cette affaire.
dimanche 8 mai 2011
Le Salon noir : le limes du désert
Quand les Romains fortifiaient les routes du désert Oriental (Egypte)
avec Michel Reddé.
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