Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

mercredi 28 mai 2014

Le Salon noir : Epaves antiques

Le Salon noir, émission de France Culture sur l'archéologie, excellente quoique assez pointue, propose une émission en réécoute intitulée :

Découverte d'un des plus anciens navires de Méditerranée

avec Giulia Boetto, archéologue navale.

Consulter la fiche de l'émission...

Réécouter l'émission :

samedi 10 mai 2014

Le Colisée

Le Colisée (amphithéâtre Flavien) construit à Rome de 70 (env.) sous Vespasien, à 80, sous Titus (son fils). Il fut modifié sous Domitien (son second fils).
Le bâtiment tire son nom officiel de la dynastie des Flaviens, sous lesquels il a été construit. Son nom familier (Colosseum en latin, Colisée) vient de la statue colossale de Néron qui se trouvait dans les parages, et qui sera modifiée en statue d’Apollon-Hélios après la mort de Néron.

Le Colisée est un amphithéâtre de forme elliptique de 189 m de long et 156 m de largeur. C’est le plus grand de l’Empire romain. Il pouvait accueillir jusqu’à 75000 spectateurs. Il était destiné aux spectacles « du cirque » : chasses aux fauves ou combats d’animaux, exécutions (le midi), combats de gladiateurs. Les spécialistes s’interrogent pour savoir s’il n’a pas été conçu à l’origine pour servir aussi de bassin pour naumachies (combats navals), puisque un système important d’évacuation d’eau est présent, ainsi que des traces de béton hydraulique. Par ailleurs, le Colisée se trouve sur l’emplacement exact d’un étang de la propriété de Néron (dans cette zone à l’origine marécageuse avant l’aménagement du Forum au VIIe s. av. J.-C.). Mais la création de coulisses sous le plateau (en bois) empêchera de toute façon cette utilisation. Les coulisses permettaient des effets spéciaux, avec un système de monte-charge qui fait apparaître animaux ou gladiateurs directement dans l’arène (du latin arena, sable).

Sa façade (partiellement conservée) présente la succession classique (ordre dorique au rez-de-chaussée, ionique au 2e niveau, corinthien au 3e). Un velum protégeait les spectateurs du soleil.

C’est bien sûr le gigantisme qui frappe d’abord. Ce choix est souvent fait pour des équipements collectifs par les empereurs afin de marquer leur prestige (palais de Néron, forum de Trajan et son fameux centre commercial, Thermes de Caracalla…).
Vespasien prend le pouvoir après la crise politique qui suit la mort de Néron (68) et où 4 empereurs se succèdent (et s’entretuent) en moins de 2 ans. Vespasien (le 4e) veut restaurer le pouvoir impérial et consolider sa dynastie. Son choix se porte sur un amphithéâtre, car les combats de gladiateurs sont extrêmement populaires dans l’Empire.
Le contrôle de la population est un problème à Rome (plus d’un million d’habitants à l’époque) car des franges entières de la plèbe sont assistées (distributions de pain, clientélisme) et seraient promptes à créer du désordre en cas de problème d’approvisionnement (crucial à l’époque, des magistrats spécialisés sont chargés de l'annone).
L’empereur se doit de fournir à son peuple de quoi manger et de quoi se distraire (panem et circenses : du pain et des jeux). Sénèque raconte que les jours de jeux, Rome semble morte.

Le Colisée est donc un bâtiment qui sert le contrôle de la populace et le prestige et la générosité de l’empereur (qualifié de pater patriae, « père de la Patrie »). Il devient le garant du bonheur du peuple.

jeudi 1 mai 2014

Hooliganisme dans les arènes de Pompéi !

Revenons à ces violentes émeutes, qui ont fait de nombreux morts parmi les spectateurs, déjà évoquées dans un article ancien qui était une citation d'un roman d'Alain Jaubert.

Cet événement surprenant a lieu en 59 ap. J.-C. dans les arènes de Pompéi - le premier amphithéâtre du monde romain, puisqu'il date de -70, soit au moins 15 ans avant le premier à Rome (constitué de deux théâtres amovibles en bois qui pivotaient pour former une arène !).
Le conflit entre les deux villes voisines de Pompéi et Nucérie (Nocera) est ancien et remonte à la guerre sociale (-89). Nucérie avait pris le parti des Romains, contrairement à Pompéi, et a annexé le territoire de Stabies, qui comportait un port qui servait aux deux villes.

Voici le texte de Tacite (traduction d'Hubert Steiner) :
Sub idem tempus levi initio atrox caedes orta inter colonos Nucerinos Pompeianosque gladiatorio spectaculo, quod Livineius Regulus, quem motum senatu rettuli, edebat. Quippe oppidana lascivia in vicem incessentes probra, dein saxa, postremo ferrum sumpsere, validiore Pompeianorum plebe, apud quos spectaculum edebatur. Ergo deportati sunt in urbem multi e Nucerinis trunco per vulnera corpore, ac plerique liberorum aut parentum mortes deflebant. Cuius rei iudicium princeps senatui, senatus consulibus permisit. Et rursus re ad patres relata, prohibiti publice in decem annos eius modi coetu Pompeiani collegiaque, quae contra leges instituerant, dissoluta ; Livineius et qui alii seditionem conciverant exilio multati sunt. 
Vers la même époque, une dispute légère fut suivie d'un horrible massacre entre les habitants de deux colonies romaines, Nucérie et Pompéi. Livineius Regulus, que j'ai dit avoir été chassé du sénat, donnait un spectacle de gladiateurs. De ces railleries mutuelles où s'égaye la licence des petites villes, on en vint aux injures, puis aux pierres, enfin aux armes. La victoire resta aux Pompéiens, chez qui se donnait la fête. Beaucoup de Nucériens furent rapportés chez eux le corps tout mutilé ; un grand nombre pleuraient la mort d'un fils ou d'un père. Le prince renvoya le jugement de cette affaire au sénat, et le sénat aux consuls. Le sénat, en ayant été saisi de nouveau, défendit pour dix ans à la ville de Pompéi ces sortes de réunions, et supprima les associations qui s'y étaient formées aux mépris des lois. Livineius et les autres auteurs de la sédition furent punis de l’exil.
TACITE, Annales, 14,17

illustration : fresque découverte à Pompéi montrant l'événement. (Musée archéologique de Naples)

Auguste au Grand Palais

A l'occasion du deuxième millénaire de la mort d'Auguste, Le grand Palais accueille une exposition sur Auguste.
Ou comment le jeune Octave devient Auguste…
L'exposition aborde les différents aspects du pouvoir augustéen. L'accent est mis sur la transformations des institutions de la Des Publica pour en faire une monarchie.
Les arts sont fortement sollicités : représentations d'Auguste et de sa famille, évolutions artistiques ("Second style" tant critiqué par Vitruve), monnaies, inscriptions et plusieurs magnifiques camées, dont la période s'est fait une spécialité.

Pour consulter le site

Le Grand Palais, en coopération avec FranceTV éducation,  propose une démarche originale et innovante : un Mooc. Vous pouvez vous y inscrire en suivant ce lien (début le 4 mai).


Moi, Auguste, Empereur de Rome 
19 Mars 2014 - 13 Juillet 2014 
Grand Palais, Galeries nationales 
Tous les jours de 10h à 20h 
Nocturne jusqu’à 22h le mercredi 
Fermeture hebdomadaire le mardi 
Tarifs : Plein : 13 € Réduit : 9 € Tribu : 35€ (4 personnes dont 2 jeunes 16-25 ans)