Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

jeudi 19 juin 2008

Une inscription effacée


L'inscription qui figure sur la Maison Carrée, à Nîmes, qui était dans l'Antiquité un temple à Rome et Auguste, a disparu avec le temps. Voici ce qui en restait :


C'est en 1758 que Léon Ménard a reconstitué l'inscription originelle à partir des traces d'attache des lettres sur la pierre. Les lettres ont été volées car elles étaient en métal.


C. CAESARI. AVGVSTI. F. COS. L. CAESARI. AVGVSTI. F. COS. DESIGNATO PRINCIPIBVS. IVVENTVTIS

Voir la page consacrée à l'inscription.

mardi 17 juin 2008

Voir les combattants romains pour de vrai...



Le Musée des Temps barbares à Marle (Aisne) est spécialisé dans le Moyen-Age, mais il organise les 28 et 29 juin 2008 le Festival d'Histoire vivante où seront présentes des troupes de reconstitutions historiques s'intéressant à l'Antiquité. On pourra y voir deux centuries manœuvrant ensemble, des machines de guerre (balistes, onagres, scorpions...), des combats de gladiateurs, un camp romain reconstitué, on pourra y savourer de la cuisine romaine, y admirer de l'orfèvrerie romaine, etc. Les troupes présentes viennent de toute l'Europe et sont très réputées.
Cliquer ici pour plus d'informations.

dimanche 15 juin 2008

Pas de sanglier au menu des Gaulois !


Les Gaulois ne mangeaient pas de sanglier, contrairement à ce que nous montre Goscinny chez Astérix. Cette croyance renvoyait encore les Gaulois du côté de la barbarie et de la nature. Mais le porc était domestiqué depuis longtemps, et plus simple à attraper que le sanglier, tapi dans la forêt profonde.
Les salaisons gauloises étaient d'ailleurs réputées et exportées vers la Méditerranée. A Bibracte, grand site gaulois, un restaurant, avec le conseil de spécialistes de la botanique, propose des menus typiquement gaulois : glands, châtaignes, viandes bouillies...
(voir l'article du Figaro à ce sujet.)

mercredi 4 juin 2008

Lutèce : Paris ou Nanterre ?


On considère que la ville des Parisii, peuple gaulois qui vivait autour de la Seine, était Lutèce (Lutetia), qui prendra plus tard le nom de son peuple, Paris. Les restes antiques de Paris à l'époque romaine sont très nombreux (voir le site de Paris antique). Le centre en était l'île de la Cité (Civitas) et la ville romaine s'étendait sur la rive gauche, ce qu'on appelle aujourd'hui le Quartier latin.
Toutefois, les archéologues n'ont pas trouvé de traces d'une ville gauloise sous Lutèce, et cela pose question. Au contraire, les fouilles récentes à Nanterre montrent une agglomération importante à l'époque gauloise, au point que certains spécialistes se demandent si Nanterre n'était pas la capitale des Parisii, avant que Lutèce ne soit déplacée sur le site actuel de Paris après la conquête romaine.
Déjà que la Seine est en fait l'Yonne, si en plus Lutèce se retrouve à Nanterre... de quoi en perdre son gaulois ;-)

Voir le site de l'exposition des fouilles à Nanterre.

La couleur jaune

Le mot jaune en français vient du latin d'époque impériale galbinus, a, um, dérivé de galbus, a, um. Ces deux adjectifs signifient "vert pâle, jaune" ; ils correspondent donc à l'adjectif grec chlôros (χλωρός, ά, όν) qui a exactement le même sens. Le nom du gaz vient aussi de ce mot, puisque le chlore à cette couleur. Il s'agit de celle des jeunes pousses, vert tendre tirant sur le jaune. Cette nuance est plutôt associée aux vêtements féminins ; les hommes qui la portaient passaient pour efféminés.
En latin, on utilise surtout l'adjectif flavus, a, um qui désigne la couleur dorée, et helvus, a, um qui renvoie à une nuance plus pâle.

Chez Suétone, on trouve l'adjectif subflavus, a, um concernant la couleur des cheveux qui tirent sur le blond, pour décrire Auguste : "... dentes raros et exiguos et scabros, capillum leviter inflexum et subflavum, supercilia conjucta..." ("Divus Augustus", LXXIX) ou Néron : "Statura fuit prope justa, corpore maculoso et fetido, subflavo capillo, vultu pulchro magis quam venusto, oculis caesiis et hebetioribus, cervice obesa, ventre projecto, gracillimis cruribus..." ("Nero", LI)

lundi 2 juin 2008

Des Gaulois aux Gallo-Romains


On voit facilement sur ce document que la vision qu'on a des Gaulois a considérablement changé.
Invoqués au XIXe siècle, sous le Second Empire, pour réactiver la fibre patriotique des Français, notamment derrière la figure de Vercingétorix, on les a longtemps considérés comme des Barbares, avec toutes les caractéristiques qu'on peut y lier : indiscipline, sacrifices humains, misère, luxure... C'est rendre peu hommage à "nos ancêtres les Gaulois" qui avaient déjà très largement déboisé la Gaule, où l'agriculture était florissante, où le commerce avec la Méditerranée déjà très actif (voir la tombe de la dame de Vix).
Certes, les Romains ont apporté la "civilisation" matérielle au sens où on l'entend aujourd'hui, c'est-à-dire le progrès. En cela, les Romains sont nos véritables ancêtres.
(Illustration extraite de La Première année d'Histoire de France par Ernest Lavisse, Cours moyen, 9-11 ans, Librairie Armand Colin, 1909)
(remerciements : Michel Tichit)