Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

samedi 20 octobre 2018

Sur les épaules de Darwin : Virgile, la poésie, le vin

Juché sur les épaules de Darwin, Jean-Claude Ameisen évoque, dans une série d’émissions autour de l’origine de la production de boissons alcoolisées (bière sumérienne, vin cuit égyptien, vin), l’œuvre poétique de Virgile.

Dans une villa d’Atella

La première partie de l’émission est consacrée à l’évocation de la victoire d’Octave sur Antoine et la place de l’œuvre de Virgile dans la propagande augustéenne. Dans une deuxième partie, après avoir expliqué ce qu’est l’hexamètre dactylique (avec quelques approximations), J.-C. Ameisen présente la production vinicole romaine antique. L’émission se conclut sur les découvertes des plus anciennes traces de vin dans le monde.


Voir la fiche sur cette émission.

Réécouter l’émission :

lundi 1 octobre 2018

De nomine planetarum

Pourquoi les planètes portent-elle des noms de divinités ? En effet, quel rapport entre Jupiter, le roi des dieux, et la plus grande planète du système solaire ? Pourquoi Vénus s’appelle-t-elle Vénus ?

En fait, ces noms ont une longue histoire. Il faut remonter à la plus haute antiquité, en Mésopotamie. Ce sont les Babyloniens qui ont associé les planètes à des dieux. Les Grecs ont suivi leur tradition et ont donné comme nom aux planètes des équivalents dans leur panthéon.
Mercure était l’astre de Nabou, scribe divin, maître du savoir, qui fut assimilé à Hermès ; Vénus celui d’Ishtar, la grande déesse de l’amour et de la fécondité, qui devint Aphrodite ; Mars était l’astre du rouge Nergal, dieu guerrier, grand pourvoyeur des enfers ; Jupiter celui de Mardouk, le chef du panthéon à Babylone comme Zeus était roi de l’Olympe ; Saturne de Ninib, farouche divinité des combats, qui fut identifié avec Kronos, le cruel meurtrier de son père et de ses enfants.
Plus tard, les Romains, à leur tour, assimilèrent les dieux grecs aux leurs et conservèrent les associations avec les planètes. C’est également à l’époque romaine que l’on va directement assimiler les dieux à des planètes. Ces appellations se conservèrent dans la pratique populaire et dans celle des horoscopes, et les astronomes de l’époque romaine continueront à utiliser ces noms. Ils perdureront jusqu’à aujourd’hui, malgré quelques tentatives chrétiennes pour associer ces planètes à des éléments purement chrétiens. Et c’est dans les cieux que restent encore les divinités païennes sous forme de planètes, sous le regard des scientifiques.

Notons toutefois qu’à l’époque hellénistique, les savants grecs ont tenté de donner aux planètes connues à l’époque des noms qui n’avaient aucun rapport avec les dieux. Ainsi, pour les cinq planètes, les noms étaient tirés, non de leurs rapports avec telle ou telle divinité, mais de leur aspect physique. Saturne fut le Lumineux, Φαίνων, Jupiter le Resplendissant, Φαέθων, Mars le Rutilant ou l’Igné, Πυρόεις ou parfois Πυροειδής, Vénus le Porte-Lumière, Φωσφόρος, et Mercure le Scintillant, Στίλβων. Il est dommage que les Romains n’aient jamais traduit ces appellations astronomiques dans leur langue et appelé Saturne Lucidus, Jupiter Splendidus, Mars Rutilus ou Mercure Scintillans.

J. C.
Les informations de cet article proviennent de : Franz Cumont, Le nom des planètes et l’astrolatrie chez les Grecs, L’Antiquité Classique, année 1935 4-1,  pp. 5-43