Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

mercredi 31 décembre 2008

2000 ans d'histoire

L'émission de Patrice Gélinet du mardi 30/12/2008 a pour thème Esclave en Grèce et à Rome, avec Jean Andreau, historien, spécialiste de l'Antiquité romaine.
C'est la rediffusion d'une émission de 2006, au moment de la parution du livre de l'invité sur ce sujet.
voir la fiche sur cette émission.

pour écouter l'émission...

De l'Esclave à l'Empereur

Après les musées d’Indianapolis, Seattle et Oklahoma City aux États-Unis, le Conseil général des Bouches-du-Rhône présente une exposition intitulée “De l’esclave à l’empereur, l’art romain dans les collections du musée du Louvre”, du 20 décembre 2008 au 3 mai 2009 au musée départemental Arles antique.

Divertissements du théâtre, du cirque ou de la chasse, plaisirs du banquet, des bains et de l’amour, sacrifices aux dieux de Rome ou cultes domestiques, l’art romain aura tout représenté avec le même raffinement et la même attention aux détails de la vie officielle ou privée.
Mosaïques et peintures, statues et reliefs en marbre, inscriptions, terres cuites, bronzes, os et ivoires, argenterie et bijoux… parmi plus de 150 objets qui seront présentés à Arles dans un parcours thématique très didactique, figurent les plus célèbres chefs-d'œuvre de l'art romain. Tous issus des collections du Louvre, ces objets illustrent la richesse et la variété infinies de cette extraordinaire civilisation du IIe siècle av. J.-C. jusqu’au VIe siècle.

dimanche 14 décembre 2008

Riche comme Crésus


Pour savoir qui était Crésus et connaître l'origine de cette expression, cliquez ici.

mercredi 10 décembre 2008

Le Latin est mort, vive le latin !

Exhaustive et désopilante, cette histoire de la langue latine est aussi l'histoire de l'Europe. C'est notre histoire. L'auteur nous y présente avec un enthousiasme communicatif une foule d'écrivains latins, souvent inattendus, depuis les plus drôles jusqu'aux plus sérieux (Cicéron, Newton, Karl Marx).
Wilfried Stroh soutient que c'est la « mort » du latin au temps de Virgile qui lui a permis de devenir « immortel ». Il aime à citer à l'appui de sa thèse « élitiste et snob » Marc-Antoine Muret, le professeur de Montaigne : « On dit que la langue latine est morte depuis longtemps. Moi, je pense au contraire que c'est justement maintenant qu'elle a sa pleine vitalité et qu'elle jouit d'une santé éclatante, depuis qu'elle n'est plus au pouvoir du peuple ordinaire. »

Wilfried Stroh
Le Latin est mort, vive le latin !
Petite histoire d'une grande langue
Traduit de l'allemand et du latin par Sylvain Bluntz
Les Belles Lettres, 302 p. Prix 25,00 €

mardi 18 novembre 2008

Alea jacta est !


Pour savoir dans quelles circonstances César a prononcé cette phrase historique, cliquez ici.

dimanche 16 novembre 2008

Le supplice de Tantale


Pour savoir en quoi consistait le supplice de Tantale, cliquez ici.

vendredi 14 novembre 2008

Fresques inédites dans la maison d'Auguste à Rome

Des fresques inédites de la Maison de l’empereur Auguste sur le Mont Palatin à Rome sont dévoilées depuis lundi 10 mars au public. Datant de l’an 36 av. JC, ces peintures raffinées représentant des trompe-l’œil, des portraits et des frises aux couleurs vermillon, ocre et émeraude, occupent quatre pièces dont le bureau d’Auguste et la salle à manger.
Elles ont nécessité de longues années de restauration pour un coût de plus de 1,5 million d’euros. Les fouilles et la restructuration de la "Casa di Augusto" avaient débuté dans les années 1970.
Premier empereur romain, Auguste (né en 63 av JC et mort en l'an 14) habitait avant même d'être sacré "Imperator" sur le mont Palatin, une des collines de Rome surplombant d'un côté le Forum et le Colisée, et de l'autre le Cirque Maxime.
Une partie de cette demeure très simple, touchée par la foudre, avait été ensuite transformée en temple d'Apollon.

AFP

photos : Vue du bureau et des fresques d'une autre pièce de la Maison de l’empereur Auguste sur le Mont Palatin à Rome (Cito/AP).

mercredi 12 novembre 2008

Visiter Rome dans l'Antiquité


Google Earth permettait déjà de survoler la terre entière. Voilà que le logiciel nous permet de voyager dans le temps. On peut se promener dans Rome comme il y a plus de 2000 ans.
Bonne promenade...

Les Mystères romains

LAWRENCE Caroline

Biographie
Caroline Lawrence est américaine. Elle a grandi en Californie et vit aujourd'hui à Londres après avoir obtenu une bourse pour étudier l'archéologie à Cambridge. La série Les Mystères romains est son premier travail en tant qu'écrivain.

Bibliographie

Rome, 79 après J.-C. Ils sont quatre : Flavia, fille d’un riche armateur
romain, Jonathan, un jeune chrétien, Nubia, l’esclave africaine, et Lupus, le jeune mendiant muet. Quatre amis plongés au cœur de la Rome antique.

Tome 1 : Du Sang sur la Via Appia
Tome 2 : Les Secrets de Pompéi
Tome 3 : Les Pirates de Pompéi
Tome 4 : Les Assassins de Rome
Tome 5 : Les Dauphins de Laurentum
Tome 6 : Les 12 Travaux de Flavia
Tome 7 : Les Ennemis de Jupiter
Tome 8 : Les Gladiateurs de l'Empereur
Tome 9 : Le Marchand d'Esclaves
Tome 10 : Les Fugitifs d'Athènes
Tome 11 : Les Espions de Surrentum
Tome 12 : Les Cavaliers de Rome
Tome 13 : L’esclave de Jérusalem
Tome 14 : L’Émeraude du désert

Collection : "Milan poche histoire"
Prix : 6,5 €
Format : 13,5 x 18 cm

lundi 10 novembre 2008

Découverte majeure dans les catacombes de Rome

Étendu sur un monceau d'ossements, les bras le long du corps, dents serrées, le squelette fixe de ses orbites vides l'archéologue qui dégage patiemment ses os au fond d'une fosse mystérieuse sur un terrain du Vatican, la catacombe des Saints-Pierre-et-Marcellin à Rome.

"De 3.000 à 4.000 corps ont été accumulés là au premier siècle de notre ère, dans six pièces", bien rangés les uns sur les autres, la plupart sur le dos, parfois sur le ventre, souvent tête-bêche, décrit Philippe Blanchard, archéologue de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
Mais, plus curieux encore, "on voit que des corps ont été déposés par dizaines simultanément, ce qui fait penser à une mortalité anormale, un événement particulier" comme une épidémie, remarque pour sa part Dominique Castex, anthropologue au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Aucune catastrophe naturelle n'a été répertoriée à cette époque.

Martyrs chrétiens ou victimes d'épidémies ?
A l'occasion des travaux, derrière une fresque représentant notamment deux visages portant une auréole, les archéologues découvraient des cavités avec un amoncellement de corps.
La présence de la fresque aux auréoles a immédiatement fait penser à un dépôt de martyrs chrétiens. Mais, note Dominique Castex, les analyses ont montré que les corps ne présentent pas de lésion osseuse. D'où l'idée qu'il pourrait plutôt s'agir de victimes d'épidémies étant donné la simultanéité des dépôts.

Deux petites pièces, d'environ 1,50 m sur 1,20 m, ont déjà été dégagées. De façon surprenante, les couches de corps étaient séparées par de la terre.
Dans les plus grandes pièces actuellement fouillées, pouvant atteindre 3,40 m sur 2,60 m et contenir chacune plus de 1.500 corps, d'autres détails intriguent : les visages ont été recouverts de plâtre, ce qui laisse penser à "des masques funéraires". "Dans un contexte d'épidémie, remarque Philippe Blanchard, il est étonnant de voir des corps préparés".
Par ailleurs, souligne Dominique Castex, très peu de bijoux ont été retrouvés (une paire de boucles d'oreilles, une bague, une épingle à cheveu), alors qu'à cette époque les morts étaient généralement enterrés avec.
Devant des ossements remontés dans un petit laboratoire en plein air installé dans un couvent voisin, Dominique Castex précise que les premières analyses n'ont pas encore permis de déterminer de quelle maladie ces morts ont pu être frappés : peste ? variole? typhus ?

AFP

voir le dossier consacré à cette découverte sur le site de France 3.

voir l'article du Monde.

écouter également l'émission de radio de France Culture sur ce sujet (le Salon Noir du 29 octobre).

photo : Des archéologues italiens et français ont découvert à la fois un oratoire chrétien martyrial du VIe-VIIe siècle et une cavité du Ier-IIe siècle contenant 3000 à 4000 corps d’hommes et de femmes inhumés hâtivement au cœur des catacombes de Rome (Gliksman/Inrap).

vendredi 7 novembre 2008

La tombe de Gladiator retrouvée !

Extraordinaire découverte à Rome : la tombe de Marcus Nonius Macrinus, général romain à l'origine du personnage interprété par Russell Crowe dans Gladiator, a été retrouvée par des archéologues italiens.

Selon plusieurs spécialistes en archéologie romaine, cette tombe en marbre vieille de 1800 ans représente l'une des découvertes les plus importantes de ces dernières décennies. Elle se situe à proximité de la Via Flaminia, à Rome. Bien que gisant depuis des siècles dans la boue ainsi que dans le Tibre, les colonnes, le toit et les décorations du tombeau de Macrinus sont restés intacts.
Après avoir remporté d'importantes batailles, Marcus Nonius Macrinus fut nommé consul et général, puis devint un proche de Marc Aurèle, empereur romain ayant régné entre 161 à 180 après JC.
Macrinus a inspiré les auteurs du film Gladiator de Ridley Scott.

L'info en latin sur le site des Nuntii Latini :
24.10.2008, klo 14.03
Archaeologi Romani nuper in ripa Tiberis fluminis prope viam Flaminiam sepulcrum antiquum reppererunt, in quo sepultus erat Marcus Nonius Macrinus, amicus et dux exercituum imperatoris Marci Aurelii.
Magna pars sepulcri in flumen prolapsa erat, sed restant columnae marmoreae, picturae et inscriptio sepulcralis.
Macrinus fuit exemplum Maximo Decimo Meridio, personae fictae, cuius partes Russel Crowe in pellicula cinematographica egit, cui "Gladiator" titulus est.
Uterque contra Marcomanos in Germania pugnavit, sed Macrinus servus et gladiator non est factus sed consul suffectus et proconsul Asiae finem vitae felicem habuit.

vendredi 24 octobre 2008

Des tombes sous l'hôpital !

La construction de l'hôpital Avicenne de Bobigny (Seine-Saint-Denis) a occasionné des fouilles archéologiques et la découverte de la nécropole gauloise la plus importante d'Europe trouvée à ce jour.
Menées par l'Inrap (l'Institut national de recherches archéologiques préventives) en collaboration avec le Conseil général, ces recherches ont permis de découvrir sur les 6.300 m2 explorés 515 sépultures, 240.000 os d'animaux, 40.000 morceaux de vases, 10 panoplies de guerriers, plus de 200 bracelets en lignite, verre ou métal, des colliers en fer et perles en ambre, 140 pièces de monnaies, etc.
Selon les organisateurs, l'espace funéraire de Bobigny est "la plus importante nécropole gauloise connue à ce jour en Europe", où l'on ne recense que 12 nécropoles de plus de 200 tombes pour la période (IIIe au Ier siècle avant Jésus-Christ).
En cinq vitrines d'objets (céramiques, os d'animaux, parures féminines, panoplies guerrières et tombes), vingt-quatre panneaux thématiques et un film, l'exposition présente la vie quotidienne d'il y a 23 siècles à Bobigny.

Les Gaulois à l'hôpital Avicenne - Bobigny.
Hall d'accueil central, 125 rue de Stalingrad, entrée gratuite tous les jours de 9H00 à 17H00. Jusqu'au 4 janvier 2009.

Voir la page du site de la Seine-Saint-Denis.

jeudi 23 octobre 2008

Visite et fouilles au Vieil-Évreux

Les élèves latinistes de 4e4 et 4e5 du collège Barbey d'Aurevilly, accompagnés de MM. Condadzian et Cros, se sont rendus aujourd'hui sur le site du Vieil-Évreux, qui s'appelait probablement Gisacum dans l'Antiquité. C'est un site très étendu (250 ha), de forme hexagonale, situé à 7 km d'Évreux et qui présente en son centre un triple temple consacré à Jupiter et Apollon. C'est donc un sanctuaire, actif du Ier au IIIe siècle ap. J.-C.
Après avoir découvert le petit musée et les restes des thermes, on a réalisé des fouilles de surface à proximité des vestiges du sanctuaire, en guise d'initiation aux techniques archéologiques.Quelques trouvailles ont été faites : un pied de jatte tripode et plusieurs clous, dont un très gros, sans compter plusieurs fragments de poterie et d'os. La date de ces objets reste à déterminer, mais comme le terrain a été bouleversé par des siècles de labours, des dates antiques ne sont pas impossibles.
Quelques éléments découverts en 1 heure de fouilles.
En haut : les latrines reconstituées dans les thermes de Gisacum.

photos © J. Cros

vendredi 10 octobre 2008

Les prisonniers de Pompéi

Pompéi, 79 après Jésus-Christ. Gracchus est accusé d’avoir volé l’or de son maître, le riche Claudius. Gracchus soupçonne rapidement Rufus, le fils de Claudius, amoureux comme lui de la belle Olivia. Pendant ce temps, la terre gronde…


Les prisonniers de Pompéi de Bertrand Solet
123 pages, au Seuil Jeunesse (3 septembre 2008) Collection : Chapitre
Roman à partir de 10 ans

samedi 4 octobre 2008

Le chien aboie...

Voilà un document assez extraordinaire : il s'agit d'un graffiti tracé sur une fresque et qu'on a découvert récemment à Périgueux.
On y voit un chien en laisse, tiré par son maître à droite. Au dessus, clairement lisible, l'inscription "VAVA". Ceci est un très rare exemple d'onomatopée en latin.
(Photo Alix Barbet)

L'Antiquité nous parle…

Les murs murmurent.
Graffitis gallo-romains

Un joli titre pour une exposition qui se termine à la fin du mois à Lausanne ; c'est surtout l'occasion d'observer quelques graffitis découverts récemment. Ces inscriptions "sauvages" nous donnent un témoignage inhabituel de la vie quotidienne dans l'Empire romain.
Celui de l'affiche ci-contre représente la déesse Diane et un cerf, gravés sur une fresque. Les dessins seuls sont très nombreux : divinités, gladiateurs... mais on trouve également quelques inscriptions écrites, parfois dans un latin un peu éloigné de celui de Cicéron.
Tout d'abord, un graffiti universel, juste pour marquer son passage, l'équivalent antique du "Johnny woz ere". Par exemple un graffiti découvert à Glanum (Saint-Rémy-de-Provence) :
TEVCER•HIC•FVIT
AD•IV•K•APRI
CN•DOMITIO•C•SOSIO…
("Teucer est venu ici le quatrième jour des calendes d’avril, l’année du consulat de Cnaeus Domitius et de Caius Sosius"), soit le 28 mars 32 av. J.-C.
(Photo : archives H. Rolland)

Un autre exemple, tout aussi classique, de contestation politique, ici avec une connotation licencieuse. Il est dirigé contre l'empereur Tibère, peu aimé et qui avait fait l'objet de libelles et d'épigrammes critiques. Ce graffiti a été découvert à Saint-Ulrich (Suisse) :
TIBERI LINGE ME (Tibère lèche-moi !)
(Photo D. Heckenbenner)

Voir le site du Musée romain de Lausanne.

dimanche 21 septembre 2008

Le Salon noir : la Gaule


Le Salon noir, émission de France Culture sur l'archéologie, excellente quoique assez pointue, propose deux émissions en réécoute consacrées à la Gaule (nécessite Real Player) :
Avaricum ou Bourges celtique
Les graffiti de la Gaule romaine

vendredi 19 septembre 2008

Voyage à Rome


Faire quelques pas dans la Rome de l'Antiquité, ce sera bientôt possible, du moins virtuellement. On pouvait déjà admirer la célèbre et très belle maquette de Paul Bigot à l'Université de Caen. Mais les spécialistes ne voulaient pas en rester là et ils se sont lancés dans une reconstitution de Rome en 3D. L'objectif est d'être le plus fidèle possible à la réalité archéologique et historique. Pour l'instant, 120 bâtiments ont été recréés. On peut les voir à l'Université de Caen le premier mercredi de chaque mois à 18h30, après avoir mis des lunettes spéciales. Et c'est gratuit ! On peut notamment voir le théâtre de Pompée et les bâtiments adjacents, là où César a été assassiné en -44.
Un projet similaire a aussi été lancé à l'Université de Virginie, Rome Reborn. Les universitaires des deux pays ont décidé de fusionner ces deux entreprises. Le résultat devrait voir le jour en 2009.

mercredi 17 septembre 2008

La plus ancienne inscription hébraïque trouvée en Autriche


Cette inscription figure sur une feuille d'or de deux centimètres de côté découverte en 2006 dans un cimetière autrichien, à Halbturn, datant du IIe au Ve siècle ap. J.-C. Ce cimetière antique se trouvait à proximité d'une grande exploitation agricole, une villa rustica, dans une région appelée la Pannonie, l'une des provinces romaines.
Il s'agissait plus précisément de la tombe d'un enfant d'un ou deux ans, datant du IIIe siècle. Il est probable que cet enfant était un esclave. Beaucoup de Juifs avaient en effet été réduits en esclavage après les révoltes en Judée et la destruction du temple de Jérusalem en 70 ap. J.-C.
Cette feuille d'or était enroulée dans une capsule d'argent qu'on a retrouvée à proximité et que l'enfant portait sans doute autour du cou comme amulette, à la façon de la bulla.
Le texte inscrit est une prière en hébreu, mais écrite phonétiquement en caractères grecs :
ΣΥΜΑ ΙΣΤΡΑΗΛ ΑΔΩΝΕ ΕΛΩΗ ΑΔΩΝ Α
Écoute, O Israël ! Le seigneur est notre dieu, Le seigneur est unique. (Deutéronome, 6:4)
(traduit à partir de l'anglais)

Cette inscription est donc aujourd'hui le document archéologique le plus ancien qui atteste la présence de populations de religion juive dans cette partie de l'Empire romain.
On pourrait s'étonner de l'usage de l'alphabet grec pour un texte en hébreu. Toutefois, les linguistes estiment que l'hébreu était déjà une langue morte à l'époque du Christ (qui parlait araméen). C'est par exemple pourquoi la communauté juive d'Alexandrie avait ressenti le besoin de faire traduire la Torah en grec (la Septante qui deviendra la base de la Bible en latin, la Vulgate). On sait aussi que tout l'est de l'Empire romain était hellénophone. La petite communauté juive de cette région rurale de Pannonie connaissait le grec mais pas l'alphabet hébreu, d'où la transcription en alphabet grec.

photo © Université de Vienne, Institut de Préhistoire et d'Histoire ancienne (voir la page sur leur site, en anglais)

Découvrez le port de Lattes


Lattes est un port, à cinq kilomètres de Montpellier. il a été fondé vers -523, peut-être par des marchands étrusques.
Ce très beau site, riche en images de synthèses et en documents divers vous fera découvrir son histoire et la vie quotidienne en Gaule du sud.

samedi 13 septembre 2008

Plus de mille pièces romaines découvertes sur un chantier près de Reims


Plus d'un millier de pièces de monnaie romaines en bronze ont été découvertes accidentellement par une société de travaux publics, lundi 8 septembre 2008dans la commune de Fismes (Marne), près de Reims.
En tout, 1.350 pièces datant du début du IVe siècle et de l'empereur romain Constantin Ier ont été déterrées. "La valeur vénale est assez faible. C'est de la petite monnaie de l'époque", a précisé Yves Desfosses, conservateur régional de l'archéologie de Champagne-Ardenne. Il faudra "un long travail de débroussaillage" pour déterminer la valeur historique de ces pièces dont certaines sont très oxydées et d'autres en relativement bon état", a-t-il ajouté. Constantin Ier contribua lors de son règne (306-337) à l'unification religieuse de l'empire sous l'égide du christianisme et fut le fondateur de Constantinople, nouvelle capitale de l'empire.
C'est un employé d'une société de construction rémoise qui a mis au jour ce trésor. L'ouvrier, qui effectuait des travaux de terrassement avec sa pelleteuse, a donné avec son engin "un coup de godet sur une urne en céramique" contenant les pièces.
(AFP)

(Photographe : Alain Julien AFP :: Photo prise le 09 septembre 2008 à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Châlons-en-Champagne d'une pièce faisant partie des 1350 pièces de monnaie romaine en bronze découvertes accidentellement par une société de travaux public, le 08 septembre 2008 à Fismes.)
photo du haut : Hervé OUDIN

dimanche 7 septembre 2008

Super Smash Bros, la chanson


Voici les paroles (corrrigées) traduites en français :

Audi famam illius. (Écoute sa renommée.)
Solus in hostes ruit (Il se rua seul contre les ennemis)
et patriam servavit. (et protégea sa patrie.)
Audi famam illius. (Écoute sa renommée.)
Cucurrit quaeque tetigit destruens. (Il s'encourait, détruisant tout ce qu'il touchait.)
Audi famam illius. (Écoute sa renommée.)
Spes omnibus, mihi quoque. (Espoir pour tous, pour moi aussi.)
Terror omnibus, mihi quoque. (Terreur pour tous, pour moi aussi.)
Ille (C'est lui)
iuxta me. (près de moi.)
Socii sunt mihi (Mes alliés sont avec moi)
qui olim viri fortes (eux qui autrefois étaient des hommes courageux)
rivalesque erant. (et des rivaux.)
Saeve certando pugnandoque (En se battant et combattant sans pitié)
splendor crescit. (leur splendeur croît.)

samedi 6 septembre 2008

Cent mille ans sous les rails


Archéologie de la Ligne à Grande Vitesse Est européenne
Exposition, jusqu'au 13 octobre 2008, au Musée d'archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye

À l'occasion de la réalisation de la ligne TGV entre Paris et Strasbourg, 360 opérations d'archéologie préventive ont été menées sur les 300 premiers kilomètres. Elles ont mobilisé une équipe de 295 archéologues de 2000 à 2004.
Du Paléolithique à nos jours, toutes les époques ont été appréhendées : un atelier de taille mésolithique à Lhéry ; des nécropoles de l'âge du Fer à Lacroix-sur-Meuse et Val-de-Vesle ; un habitat gaulois à Ronchères (IIe siècle avant notre ère) ; un établissement agraire antique à Cuperly avec des enduits peints ; un ensemble exceptionnel d'habitats ruraux et leur nécropole (VIe-VIIe siècles) à Prény...

Plus d'infos sur le site de l'INRAP. Ne loupez pas la localisation des sites à cette adresse.

Un Brutus peut en cacher un autre

Il existe plusieurs personnages historiques romains qui s'appellent Brutus.
Brutus est un cognomen que l'on trouve dans la gens Junia, qui est une famille plébéienne.
Le premier Brutus resté dans l'histoire romaine est le fondateur légendaire de la République romaine en -509. C'est Lucius Junius Brutus qui est un patricien et petit-fils par sa mère du roi étrusque Tarquin l'Ancien. On raconte qu'il fait semblant d'être idiot pour éviter d'attirer l'attention de Tarquin le Superbe, qui n'hésitait pas à faire tuer des patriciens romains qui pouvaient être une menace pour son pouvoir. C'est de là que proviendrait son surnom de Brutus ("l'idiot").
Mais tout ça ne fait pas un héros. Tout bascule lorsque Sextus Tarquinius, son cousin et fils de Tarquin, viole lors d'une campagne militaire Lucrèce, la femme d'un de ses cousins. Celle-ci, déshonorée, se suicide après avoir tout avoué à son mari et à Brutus. Scandalisés, ils décident de se débarasser des Tarquins et à la tête du peuple de Rome se révoltent contre le roi. La Royauté est abolie. Les deux hommes sont alors élus consuls, les premiers.
On apprend qu'un complot s'ourdit contre Brutus et que ses deux fils sont impliqués. Ils sont condamnés sans que Brutus empêche leur exécution.
Tarquin ne se laisse pas faire et marche sur Rome. Brutus va à la rencontre de l'ancien roi et se bat contre son fils Arruns. Les deux hommes se ruent l'un sur l'autre et s'entretuent.

Le deuxième Brutus est Marcus Junius Brutus Caepio. C'est à lui que César dit "mi fili !" en sentant les affres de la mort. Selon la légende, il le lui aurait dit en grec ("καὶ σύ, τέκνον"). Il est né vers 85 av. J.-C. et meurt le 23 octobre 42 av. J.-C. Il prétendait descendre du fondateur de la République, ce qui est fort peu vraisemblable. C'est un plébéien né dans une famille importante et riche. Politiquement, il va naviguer beaucoup puisqu'il commence par être du côté de Pompée (qui avait pourtant fait tuer son père) et combat César à la bataille de Pharsale. Puis soutenu par César, il va monter les échelons du cursus honorum. Il faut dire que César est l'amant de sa mère ! Les mauvaises langues disent qu'il était son fils, ce qui est peu probable ; mais les rumeurs... Malgré ces louvoiements, Brutus reste attaché à la République et fera partie du complot contre le désormais dictator perpetuus, César. Toutefois, il ne profitera pas politiquement de cet assassinat : il se suicidera deux ans plus tard après sa défaite contre Octave et Marc-Antoine à la bataille de Philippes. Et pour les amateurs de gore ^--^, sa femme se suicidera aussi en avalant des braises brûlantes !

mercredi 3 septembre 2008

Une statue géante de l’empereur Marc Aurèle découverte en Turquie


Le 20 août 2008, une équipe d'archéologues belges et turcs a exhumé les restes d'une statue géante représentant l'empereur Marc Aurèle dans les thermes romains de Salagassos, l'actuel Aglasun (province de Burdur) dans l'ouest de la Turquie.
La découverte a permis de retrouver une tête à l'effigie de Marc Aurèle, haute d'environ 90 cm, de même que le bras droit tenant un globe dans la main, les deux en très bon état. Selon les estimations la statue devait être haute de 4,5 mètres. Les deux jambes ont également été exhumées par l'équipe dirigée par le professeur belge Marc Waelkens de l'Université catholique de Louvain.

L’empereur Marc Aurèle a régné de 161 à 180 après Jésus-Christ.
Sagalassos, habitée jusqu’au septième siècle après Jésus Christ, a été détruite à cette époque-là par des tremblements de terre et s’est enfoncée ensuite dans l’oubli.
Le professeur Waelkens mène depuis 1985 des recherches dans cette ancienne cité riche en découvertes.
La même équipe d’archéologues avait déjà découvert sur ce site une autre statue colossale, celle de la tête, le tibia et un pied d’une statue de l’empereur Hadrien qui régna de 117 à 138 après Jésus-Christ.
(AFP - 28 août 2008)

illustrations :
La tête de l'empereur romain Marc Aurèle découverte en Turquie © Danny Veys / SARP
Le pied droit de la statue géante de l'empereur Marc Aurèle © AFP/Bruno Vandermeulen

jeudi 19 juin 2008

Une inscription effacée


L'inscription qui figure sur la Maison Carrée, à Nîmes, qui était dans l'Antiquité un temple à Rome et Auguste, a disparu avec le temps. Voici ce qui en restait :


C'est en 1758 que Léon Ménard a reconstitué l'inscription originelle à partir des traces d'attache des lettres sur la pierre. Les lettres ont été volées car elles étaient en métal.


C. CAESARI. AVGVSTI. F. COS. L. CAESARI. AVGVSTI. F. COS. DESIGNATO PRINCIPIBVS. IVVENTVTIS

Voir la page consacrée à l'inscription.

mardi 17 juin 2008

Voir les combattants romains pour de vrai...



Le Musée des Temps barbares à Marle (Aisne) est spécialisé dans le Moyen-Age, mais il organise les 28 et 29 juin 2008 le Festival d'Histoire vivante où seront présentes des troupes de reconstitutions historiques s'intéressant à l'Antiquité. On pourra y voir deux centuries manœuvrant ensemble, des machines de guerre (balistes, onagres, scorpions...), des combats de gladiateurs, un camp romain reconstitué, on pourra y savourer de la cuisine romaine, y admirer de l'orfèvrerie romaine, etc. Les troupes présentes viennent de toute l'Europe et sont très réputées.
Cliquer ici pour plus d'informations.

dimanche 15 juin 2008

Pas de sanglier au menu des Gaulois !


Les Gaulois ne mangeaient pas de sanglier, contrairement à ce que nous montre Goscinny chez Astérix. Cette croyance renvoyait encore les Gaulois du côté de la barbarie et de la nature. Mais le porc était domestiqué depuis longtemps, et plus simple à attraper que le sanglier, tapi dans la forêt profonde.
Les salaisons gauloises étaient d'ailleurs réputées et exportées vers la Méditerranée. A Bibracte, grand site gaulois, un restaurant, avec le conseil de spécialistes de la botanique, propose des menus typiquement gaulois : glands, châtaignes, viandes bouillies...
(voir l'article du Figaro à ce sujet.)

mercredi 4 juin 2008

Lutèce : Paris ou Nanterre ?


On considère que la ville des Parisii, peuple gaulois qui vivait autour de la Seine, était Lutèce (Lutetia), qui prendra plus tard le nom de son peuple, Paris. Les restes antiques de Paris à l'époque romaine sont très nombreux (voir le site de Paris antique). Le centre en était l'île de la Cité (Civitas) et la ville romaine s'étendait sur la rive gauche, ce qu'on appelle aujourd'hui le Quartier latin.
Toutefois, les archéologues n'ont pas trouvé de traces d'une ville gauloise sous Lutèce, et cela pose question. Au contraire, les fouilles récentes à Nanterre montrent une agglomération importante à l'époque gauloise, au point que certains spécialistes se demandent si Nanterre n'était pas la capitale des Parisii, avant que Lutèce ne soit déplacée sur le site actuel de Paris après la conquête romaine.
Déjà que la Seine est en fait l'Yonne, si en plus Lutèce se retrouve à Nanterre... de quoi en perdre son gaulois ;-)

Voir le site de l'exposition des fouilles à Nanterre.

La couleur jaune

Le mot jaune en français vient du latin d'époque impériale galbinus, a, um, dérivé de galbus, a, um. Ces deux adjectifs signifient "vert pâle, jaune" ; ils correspondent donc à l'adjectif grec chlôros (χλωρός, ά, όν) qui a exactement le même sens. Le nom du gaz vient aussi de ce mot, puisque le chlore à cette couleur. Il s'agit de celle des jeunes pousses, vert tendre tirant sur le jaune. Cette nuance est plutôt associée aux vêtements féminins ; les hommes qui la portaient passaient pour efféminés.
En latin, on utilise surtout l'adjectif flavus, a, um qui désigne la couleur dorée, et helvus, a, um qui renvoie à une nuance plus pâle.

Chez Suétone, on trouve l'adjectif subflavus, a, um concernant la couleur des cheveux qui tirent sur le blond, pour décrire Auguste : "... dentes raros et exiguos et scabros, capillum leviter inflexum et subflavum, supercilia conjucta..." ("Divus Augustus", LXXIX) ou Néron : "Statura fuit prope justa, corpore maculoso et fetido, subflavo capillo, vultu pulchro magis quam venusto, oculis caesiis et hebetioribus, cervice obesa, ventre projecto, gracillimis cruribus..." ("Nero", LI)

lundi 2 juin 2008

Des Gaulois aux Gallo-Romains


On voit facilement sur ce document que la vision qu'on a des Gaulois a considérablement changé.
Invoqués au XIXe siècle, sous le Second Empire, pour réactiver la fibre patriotique des Français, notamment derrière la figure de Vercingétorix, on les a longtemps considérés comme des Barbares, avec toutes les caractéristiques qu'on peut y lier : indiscipline, sacrifices humains, misère, luxure... C'est rendre peu hommage à "nos ancêtres les Gaulois" qui avaient déjà très largement déboisé la Gaule, où l'agriculture était florissante, où le commerce avec la Méditerranée déjà très actif (voir la tombe de la dame de Vix).
Certes, les Romains ont apporté la "civilisation" matérielle au sens où on l'entend aujourd'hui, c'est-à-dire le progrès. En cela, les Romains sont nos véritables ancêtres.
(Illustration extraite de La Première année d'Histoire de France par Ernest Lavisse, Cours moyen, 9-11 ans, Librairie Armand Colin, 1909)
(remerciements : Michel Tichit)

samedi 31 mai 2008

La grotte de Romulus et Rémus retrouvée !


La photo est celle d'un hypogée (ὑπόγειον, "sous la terre" en grec) à 7 mètres de profondeur, construit à l'époque d'Auguste au premier siècle av. J.-C. Il est possible que cette salle soit située au-dessus de la grotte du Lupercal à 15 m. de profondeur. La décoration de coquillages et de mosaïques de galets évoque un nymphée.
C'est là que, selon la légende, Romulus et Rémus furent allaités par la louve (lupa), après que leur couffin s'est échoué sur la rive gauche du Tibre alors en crue.

Lupercus était le dieu des troupeaux, mi-loup, mi-bouc, qui rendait les femmes fécondes et protégeait les maternités. Les Romains lui rendaient hommage le 15 février lors des Lupercales qui se déroulaient non loin du lieu où la grotte a été découverte, au pied du Palatin. Ce jour-là, des jeunes gens fouettaient les participants avec des lanières sanguinolentes découpées dans les peaux d'un chien et d'un bouc fraîchement sacrifiés.

photo © Surintendance italienne pour les Biens culturels

César au fond du Rhône !


Caesar in profundo Rhodani !

Un buste de César découvert dans le Rhône, à Arles
, annoncé le 13 mai 2008.
Ce buste en marbre constitue la plus ancienne représentation aujourd’hui connue du fondateur de la cité romaine d’Arles. Typique de la série des portraits réalistes d’époque républicaine (calvitie, traits dus à l’âge…), il date sans doute de la création de l’Arles romaine en 46 avant Jésus-Christ.
« J'émets l'hypothèse que le buste de César a été précipité dans le fleuve après son assassinat, car il ne faisait pas bon alors être considéré comme un de ses partisans. A Rome, on ne trouve pas de statues de César datant de son vivant : elles sont toutes posthumes », déclare l'archéologue Luc Long, qui a dirigé les fouilles sur ce site sous-marin.
(photo : C. CHARY/DRASSM)

Voir aussi la vidéo