Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

dimanche 21 septembre 2008

Le Salon noir : la Gaule


Le Salon noir, émission de France Culture sur l'archéologie, excellente quoique assez pointue, propose deux émissions en réécoute consacrées à la Gaule (nécessite Real Player) :
Avaricum ou Bourges celtique
Les graffiti de la Gaule romaine

vendredi 19 septembre 2008

Voyage à Rome


Faire quelques pas dans la Rome de l'Antiquité, ce sera bientôt possible, du moins virtuellement. On pouvait déjà admirer la célèbre et très belle maquette de Paul Bigot à l'Université de Caen. Mais les spécialistes ne voulaient pas en rester là et ils se sont lancés dans une reconstitution de Rome en 3D. L'objectif est d'être le plus fidèle possible à la réalité archéologique et historique. Pour l'instant, 120 bâtiments ont été recréés. On peut les voir à l'Université de Caen le premier mercredi de chaque mois à 18h30, après avoir mis des lunettes spéciales. Et c'est gratuit ! On peut notamment voir le théâtre de Pompée et les bâtiments adjacents, là où César a été assassiné en -44.
Un projet similaire a aussi été lancé à l'Université de Virginie, Rome Reborn. Les universitaires des deux pays ont décidé de fusionner ces deux entreprises. Le résultat devrait voir le jour en 2009.

mercredi 17 septembre 2008

La plus ancienne inscription hébraïque trouvée en Autriche


Cette inscription figure sur une feuille d'or de deux centimètres de côté découverte en 2006 dans un cimetière autrichien, à Halbturn, datant du IIe au Ve siècle ap. J.-C. Ce cimetière antique se trouvait à proximité d'une grande exploitation agricole, une villa rustica, dans une région appelée la Pannonie, l'une des provinces romaines.
Il s'agissait plus précisément de la tombe d'un enfant d'un ou deux ans, datant du IIIe siècle. Il est probable que cet enfant était un esclave. Beaucoup de Juifs avaient en effet été réduits en esclavage après les révoltes en Judée et la destruction du temple de Jérusalem en 70 ap. J.-C.
Cette feuille d'or était enroulée dans une capsule d'argent qu'on a retrouvée à proximité et que l'enfant portait sans doute autour du cou comme amulette, à la façon de la bulla.
Le texte inscrit est une prière en hébreu, mais écrite phonétiquement en caractères grecs :
ΣΥΜΑ ΙΣΤΡΑΗΛ ΑΔΩΝΕ ΕΛΩΗ ΑΔΩΝ Α
Écoute, O Israël ! Le seigneur est notre dieu, Le seigneur est unique. (Deutéronome, 6:4)
(traduit à partir de l'anglais)

Cette inscription est donc aujourd'hui le document archéologique le plus ancien qui atteste la présence de populations de religion juive dans cette partie de l'Empire romain.
On pourrait s'étonner de l'usage de l'alphabet grec pour un texte en hébreu. Toutefois, les linguistes estiment que l'hébreu était déjà une langue morte à l'époque du Christ (qui parlait araméen). C'est par exemple pourquoi la communauté juive d'Alexandrie avait ressenti le besoin de faire traduire la Torah en grec (la Septante qui deviendra la base de la Bible en latin, la Vulgate). On sait aussi que tout l'est de l'Empire romain était hellénophone. La petite communauté juive de cette région rurale de Pannonie connaissait le grec mais pas l'alphabet hébreu, d'où la transcription en alphabet grec.

photo © Université de Vienne, Institut de Préhistoire et d'Histoire ancienne (voir la page sur leur site, en anglais)

Découvrez le port de Lattes


Lattes est un port, à cinq kilomètres de Montpellier. il a été fondé vers -523, peut-être par des marchands étrusques.
Ce très beau site, riche en images de synthèses et en documents divers vous fera découvrir son histoire et la vie quotidienne en Gaule du sud.

samedi 13 septembre 2008

Plus de mille pièces romaines découvertes sur un chantier près de Reims


Plus d'un millier de pièces de monnaie romaines en bronze ont été découvertes accidentellement par une société de travaux publics, lundi 8 septembre 2008dans la commune de Fismes (Marne), près de Reims.
En tout, 1.350 pièces datant du début du IVe siècle et de l'empereur romain Constantin Ier ont été déterrées. "La valeur vénale est assez faible. C'est de la petite monnaie de l'époque", a précisé Yves Desfosses, conservateur régional de l'archéologie de Champagne-Ardenne. Il faudra "un long travail de débroussaillage" pour déterminer la valeur historique de ces pièces dont certaines sont très oxydées et d'autres en relativement bon état", a-t-il ajouté. Constantin Ier contribua lors de son règne (306-337) à l'unification religieuse de l'empire sous l'égide du christianisme et fut le fondateur de Constantinople, nouvelle capitale de l'empire.
C'est un employé d'une société de construction rémoise qui a mis au jour ce trésor. L'ouvrier, qui effectuait des travaux de terrassement avec sa pelleteuse, a donné avec son engin "un coup de godet sur une urne en céramique" contenant les pièces.
(AFP)

(Photographe : Alain Julien AFP :: Photo prise le 09 septembre 2008 à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Châlons-en-Champagne d'une pièce faisant partie des 1350 pièces de monnaie romaine en bronze découvertes accidentellement par une société de travaux public, le 08 septembre 2008 à Fismes.)
photo du haut : Hervé OUDIN

dimanche 7 septembre 2008

Super Smash Bros, la chanson


Voici les paroles (corrrigées) traduites en français :

Audi famam illius. (Écoute sa renommée.)
Solus in hostes ruit (Il se rua seul contre les ennemis)
et patriam servavit. (et protégea sa patrie.)
Audi famam illius. (Écoute sa renommée.)
Cucurrit quaeque tetigit destruens. (Il s'encourait, détruisant tout ce qu'il touchait.)
Audi famam illius. (Écoute sa renommée.)
Spes omnibus, mihi quoque. (Espoir pour tous, pour moi aussi.)
Terror omnibus, mihi quoque. (Terreur pour tous, pour moi aussi.)
Ille (C'est lui)
iuxta me. (près de moi.)
Socii sunt mihi (Mes alliés sont avec moi)
qui olim viri fortes (eux qui autrefois étaient des hommes courageux)
rivalesque erant. (et des rivaux.)
Saeve certando pugnandoque (En se battant et combattant sans pitié)
splendor crescit. (leur splendeur croît.)

samedi 6 septembre 2008

Cent mille ans sous les rails


Archéologie de la Ligne à Grande Vitesse Est européenne
Exposition, jusqu'au 13 octobre 2008, au Musée d'archéologie nationale à Saint-Germain-en-Laye

À l'occasion de la réalisation de la ligne TGV entre Paris et Strasbourg, 360 opérations d'archéologie préventive ont été menées sur les 300 premiers kilomètres. Elles ont mobilisé une équipe de 295 archéologues de 2000 à 2004.
Du Paléolithique à nos jours, toutes les époques ont été appréhendées : un atelier de taille mésolithique à Lhéry ; des nécropoles de l'âge du Fer à Lacroix-sur-Meuse et Val-de-Vesle ; un habitat gaulois à Ronchères (IIe siècle avant notre ère) ; un établissement agraire antique à Cuperly avec des enduits peints ; un ensemble exceptionnel d'habitats ruraux et leur nécropole (VIe-VIIe siècles) à Prény...

Plus d'infos sur le site de l'INRAP. Ne loupez pas la localisation des sites à cette adresse.

Un Brutus peut en cacher un autre

Il existe plusieurs personnages historiques romains qui s'appellent Brutus.
Brutus est un cognomen que l'on trouve dans la gens Junia, qui est une famille plébéienne.
Le premier Brutus resté dans l'histoire romaine est le fondateur légendaire de la République romaine en -509. C'est Lucius Junius Brutus qui est un patricien et petit-fils par sa mère du roi étrusque Tarquin l'Ancien. On raconte qu'il fait semblant d'être idiot pour éviter d'attirer l'attention de Tarquin le Superbe, qui n'hésitait pas à faire tuer des patriciens romains qui pouvaient être une menace pour son pouvoir. C'est de là que proviendrait son surnom de Brutus ("l'idiot").
Mais tout ça ne fait pas un héros. Tout bascule lorsque Sextus Tarquinius, son cousin et fils de Tarquin, viole lors d'une campagne militaire Lucrèce, la femme d'un de ses cousins. Celle-ci, déshonorée, se suicide après avoir tout avoué à son mari et à Brutus. Scandalisés, ils décident de se débarasser des Tarquins et à la tête du peuple de Rome se révoltent contre le roi. La Royauté est abolie. Les deux hommes sont alors élus consuls, les premiers.
On apprend qu'un complot s'ourdit contre Brutus et que ses deux fils sont impliqués. Ils sont condamnés sans que Brutus empêche leur exécution.
Tarquin ne se laisse pas faire et marche sur Rome. Brutus va à la rencontre de l'ancien roi et se bat contre son fils Arruns. Les deux hommes se ruent l'un sur l'autre et s'entretuent.

Le deuxième Brutus est Marcus Junius Brutus Caepio. C'est à lui que César dit "mi fili !" en sentant les affres de la mort. Selon la légende, il le lui aurait dit en grec ("καὶ σύ, τέκνον"). Il est né vers 85 av. J.-C. et meurt le 23 octobre 42 av. J.-C. Il prétendait descendre du fondateur de la République, ce qui est fort peu vraisemblable. C'est un plébéien né dans une famille importante et riche. Politiquement, il va naviguer beaucoup puisqu'il commence par être du côté de Pompée (qui avait pourtant fait tuer son père) et combat César à la bataille de Pharsale. Puis soutenu par César, il va monter les échelons du cursus honorum. Il faut dire que César est l'amant de sa mère ! Les mauvaises langues disent qu'il était son fils, ce qui est peu probable ; mais les rumeurs... Malgré ces louvoiements, Brutus reste attaché à la République et fera partie du complot contre le désormais dictator perpetuus, César. Toutefois, il ne profitera pas politiquement de cet assassinat : il se suicidera deux ans plus tard après sa défaite contre Octave et Marc-Antoine à la bataille de Philippes. Et pour les amateurs de gore ^--^, sa femme se suicidera aussi en avalant des braises brûlantes !

mercredi 3 septembre 2008

Une statue géante de l’empereur Marc Aurèle découverte en Turquie


Le 20 août 2008, une équipe d'archéologues belges et turcs a exhumé les restes d'une statue géante représentant l'empereur Marc Aurèle dans les thermes romains de Salagassos, l'actuel Aglasun (province de Burdur) dans l'ouest de la Turquie.
La découverte a permis de retrouver une tête à l'effigie de Marc Aurèle, haute d'environ 90 cm, de même que le bras droit tenant un globe dans la main, les deux en très bon état. Selon les estimations la statue devait être haute de 4,5 mètres. Les deux jambes ont également été exhumées par l'équipe dirigée par le professeur belge Marc Waelkens de l'Université catholique de Louvain.

L’empereur Marc Aurèle a régné de 161 à 180 après Jésus-Christ.
Sagalassos, habitée jusqu’au septième siècle après Jésus Christ, a été détruite à cette époque-là par des tremblements de terre et s’est enfoncée ensuite dans l’oubli.
Le professeur Waelkens mène depuis 1985 des recherches dans cette ancienne cité riche en découvertes.
La même équipe d’archéologues avait déjà découvert sur ce site une autre statue colossale, celle de la tête, le tibia et un pied d’une statue de l’empereur Hadrien qui régna de 117 à 138 après Jésus-Christ.
(AFP - 28 août 2008)

illustrations :
La tête de l'empereur romain Marc Aurèle découverte en Turquie © Danny Veys / SARP
Le pied droit de la statue géante de l'empereur Marc Aurèle © AFP/Bruno Vandermeulen