Voici le blog pédagogique de M. Cros.
Vous y trouverez des infos sur l'Antiquité et des pistes pour le latin.

mercredi 20 novembre 2019

Carbone 14 : Le trésor de Vix

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l’archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose deux émissions consacrées à cette découverte considérable d’une tombe gauloise de première importance à Vix. La première rappelle la découverte de la tombe et les magnifiques objets mis au jour, la seconde est nettement plus critique en abordant les techniques de fouilles peu scrupuleuses de l'époque :

Vix et le phénomène princier

avec Dominique Garcia, professeur à l’université d’Aix-Marseille, Président de l’Inrap (Institut de recherches archéologiques préventives).

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Vix à tout prix

avec Bastien Dubuis, archéologue à l’Inrap (Institut de recherches archéologiques préventives) et Dominique Garcia, professeur à l’université d’Aix-Marseille, Président de l’Inrap.

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Les photographies proviennent du site internet du Musée du Pays Châtillonnais.

samedi 17 août 2019

Quelle tête avait César ?

La question peut se poser quand on regarde la proposition de reconstitution du visage de César faite par des chercheurs de l’université de Leyde en 2018. En effet, ce visage est à la fois étrange et peu flatteur. César semble avoir une tête énorme, surtout par rapport au visage proprement dit, phénomène accentué par les yeux très rapprochés. Son crâne est déformé, peut-être en raison d’une naissance difficile, au forceps, instrument qui comprime la tête pour forcer la sortie du bébé, à moins que ce ne soit dû à un problème de calcification. Rappelons au passage que César n’est pas né par césarienne, comme le prétend une légende tenace.
Reconstruction faciale par Maja d’Hollosy, Musée national des antiquités de Leyde

Un buste antique de César, sans doute sculpté de son vivant, montre bien les déformations du crâne. Il est appelé le « portrait de Tusculum » puisque c’est dans cette ville qu’il a été découvert en 1825 par Lucien Bonaparte et il est exposé au Musée antique de Turin. Les autres portraits contemporains de César sont les profils sur les pièces de monnaie. Mais par définition, ils sont de toute petite taille et manquent de précision.
Le célèbre "Portrait de Tusculum" représentant Jules César (Musée antique de Turin)
Denier de février 44 à l’effigie de César avec la mention "CAESAR DICTATOR PERPETUO"

On peut remarquer que ces portraits semblent assez différents du buste découvert dans le Rhône en 2008 (voir cet article sur Magister Optimus).
Après la mort de César, ses portraits seront nettement idéalisés. La calvitie diminue très sensiblement, le visage est plus régulier, l’apparence est plus classique.
Buste de César de Chiaramonti,  30-20 av. J.-C., Rome, Musées Vaticans 

Des liens pour aller plus loin :
- Une page du site « Lucius Cornelius Sylla » sur les portraits de César...
- Des précisions sur la reconstitution de l’Université de Leyde...

jeudi 8 août 2019

Chasser, aller aux thermes et jouer...

Voici une inscription découverte à Timgad (Algérie) : venari lavari / ludere ridere / (h)oc{c} est / vivere (CIL VIII, 17938). Elle signifie : « chasser, aller aux bains, jouer, rire, c’est ça, la vie ! » Mais cette inscription au ton nettement épicurien a un secret : c’est en fait un plateau de jeu !
Résultat de recherche d'images pour "venari lavari ludere"
Et quel jeu ? Celui que l’on appelle Ludus Duodecim Scriptorum : le jeu des 12 lettres. Ce jeu est en fait l’ancêtre du trictrac (ou backgammon). Il était très populaire chez les Romains où il est attesté dès 300 av. J.-C. Il se joue à deux joueurs et trois dés. Chaque joueur a 15 pions qu’il doit déplacer sur le plateau (selon le schéma ci-dessous).
On commence par l’inscription centrale. Chaque joueur doit faire entrer ses pions sur le plateau à partir de l’espace qui lui est réservé : l’un des deux mots du milieu (ici : ludere ou ridere). Chaque lettre correspond à une case et le joueur utilise les nombres obtenus par les dés pour faire avancer un, deux ou trois de ses pions.
La stratégie est la suivante : faire entrer tous ses pions sur le jeu (5 tours sont nécessaires) dans l’espace réservé puis les faire avancer en évitant qu’un pion soit seul sur une case (on dit qu’il est « vagus », « débandé »). En effet, dans ce cas, il peut être pris par l’adversaire et le pion retourne à la case départ. On a intérêt à empiler plusieurs pions afin qu’ils soient protégés (« ordinarii » c’est-à-dire « en formation ») et d’occuper le plus de cases contiguës pour bloquer son adversaire. En effet, on ne peut poser un pion là où se trouvent déjà des pions adverses. On rassemble enfin ses pions sur le dernier mot du jeu (ici : vivere) pour les faire sortir.
On connaît de nombreux plateaux de jeu avec des inscriptions diverses mais toujours composées de six mots de six lettres. Ceux qui nous sont parvenus ont été gravés dans la pierre, parfois à même le pavement comme à Timgad.
Duodecim Scripta Gaming Board from a Tavern with a Menu - found between Via Volturno and Via Montebello, Rome - Capitoline Museums, Museo della Civilta Romana, MCR 3574
inscription trouvée à Rome, Museo della Civilta Romana
ABEMUS INCENA Nous avons à manger
PULLUM PISCEM du poulet, du poisson,
PERNAM PAONEM du jambon et du paon

Un autre exemple de plateau, découvert à la Porta Portese à Rome au XIXe s. et qui se trouve au British Museum :
CIRCVS PLENVS Le cirque est comble,
CLAMOR INGENS la clameur est immense,
IANVAE TE[ les portes sont recouvertes (?).

dimanche 17 mars 2019

Carbone 14 : Des origines étrusques à Pompéi ?

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l’archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Pompéi avant Pompéi


avec Stéphane Verger, directeur d’études à l’École Pratique des Hautes Études, spécialiste des sociétés protohistoriques et cultures méditerranéennes.

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samedi 16 mars 2019

Carbone 14 : A la recherche d’Alésia, un site jamais oublié

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l’archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Alésia ? Connais pas !


avec Jean-Louis Brunaux, directeur de recherche au CNRS (Laboratoire d’archéologie de l’ENS).

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dimanche 10 mars 2019

Un témoignage de la défaite de Varus

La défaite de Varus a eu lieu dans la forêt de Teutobourg en 9 après J.-C., en Germanie. Les spécialistes ne sont pas d’accord sur le lieu exact de la bataille ni sur ses circonstances précises. Les Romains ont peut-être été victimes d’une trahison des mercenaires germains, menée par Arminius (Hermann), un Germain de la tribu des Chérusques, qui avait servi auprès des Romains. La défaite a été également rendue possible par un terrain marécageux absolument pas propice aux manœuvres de l’armée romaine, ainsi qu’à l’excellente connaissance du terrain par les Germains.
Une pierre tombale a été retrouvée en Allemagne à Xanten, non loin du camp romain de Castra Vetera (« le Vieux Camp »). C’est celle d’un centurion romain et de ses deux affranchis, manifestement tombés lors de cette bataille.
Le monument a la forme d’un temple, avec un fronton orné de rinceaux, soutenu par deux pilastres. On peut y voir trois personnages. Celui du milieu est le personnage principal, les bustes de part et d’autre sont ceux de ses affranchis.
Le personnage central porte une couronne de chêne (la corona civica ; il a donc sauvé un camarade), il a un cep de vigne à la main droite (il est centurion), sa cuirasse est ornée de phalères (masques) et des torques en or sont attachés à ses épaules. Il porte des bracelets (armillae) aux poignets. C’est un centurion couvert de médailles.
Observons l’inscription :

Marco  CAELIO  Titi  Filio  LEMonia  tribu  BONonia
I  Ordinis  LEGionis  XIIX  ANNorum  LIII  Semissis
CECIDIT  BELLO  VARIANO  OSSA
INFERRE  LICEBIT  Publius  CAELIVS  Titi  Filius
LEMonia  tribu  FRATER  FECIT

à Marcus Caelius, fils de Titus, de la tribu Lémonia de Bologne
centurion de 1e classe de la 18e légion, âgé de 53 ans et demi
Il est tombé lors de la guerre de Varus, on pourra 
y mettre ses ossements. Publius Caelius, fils de Titus,
de la tribu Lémonia, son frère, a fait faire (ce monument).

Sous chacun des bustes, on a les noms des affranchis de Marcus Caelius, morts avec lui :
Marcus CAELIUS Marci Libertus PRIVATUS : Marcus Caelius Privatus, affranchi de Marcus
Marcus CAELIUS Marci Libertus THIAMINUS : Marcus Caelius Thiaminus, affranchi de Marcus

En raison de la lacune de la pierre, on pourrait restituer au début de la 4e ligne LIBertorum INFERRE... ce qui signifierait : « On pourra y adjoindre les ossement de ses affranchis ».

L’information étonnante est l’âge de Marcus Caelius : il a dû rempiler à plusieurs reprises et son haut grade montrait qu’il devait être un bon chef pour ses hommes, à un moment où la Germanie devait devenir province romaine et que des cadres militaires fiables deviendraient indispensables. Il appartient au primus ordo, c’est-à-dire centurion de la première cohorte. Il n’est pas précisé s’il était « primipile », premier centurion de la légion, le plus haut grade de centurion, qui faisait en fait partie de l’état-major et avait voix au chapitre. Mais son âge et le contexte rendrait cela possible.
Le monument est bien un cénotaphe (du grec κενοτάϕιον : kenos « vide » et taphos « tombeau »), c’est-à-dire qu’il ne contient pas de corps. La famille a dû espérer pouvoir récupérer la dépouille de Marcus, ce qui, on le sait par les sources historiques, n’a pas été possible, les corps ayant été laissés à l’abandon et aux bêtes sauvages.
Cette pierre tombale se trouve aujourd’hui à Bonn, au Rheinisches Landesmuseum.

mercredi 30 janvier 2019

La Marche de l’Histoire : L’empereur Claude, un Lyonnais à Rome

L’émission de Jean Lebrun nous fait explorer l’histoire pendant 30 minutes...

mercredi 30 janvier 2019

Claude de Lyon, empereur romain

avec Isabelle Cogitore, professeure de langue et littérature latines à l’université Grenoble Alpes.

voir la fiche sur cette émission et l’écouter…


samedi 26 janvier 2019

Carbone 14 : Pompéi n’avait pas été fouillée depuis 70 ans !

Carbone 14, la nouvelle émission de France Culture sur l’archéologie, présentée par Vincent Charpentier, propose une émission en réécoute intitulée :

Dernières découvertes à Pompéi


avec Massimo Osanna, directeur de la surintendance de Pompéi et professeur à l’Université de Naples.

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